Climat : personne ne pourra dire qu’il ne savait pas

21 juillet 2011, par J.B.

En 1996, Paul Vergès, fraîchement élu sénateur, sensibilise ses collègues parlementaires sur la nécessité de faire de l’étude du changement climatique une priorité nationale. À cette époque, la classe politique française et réunionnaise était très éloignée de ces préoccupations et très en retard sur la connaissance de ces phénomènes alors qu’à Rio de Janeiro, en 1992, le monde prenait conscience de la responsabilité humaine dans la catastrophe qui se profile à l’horizon. “La Déclaration de Rio” est un acte d’engagement face aux dangers qui menacent toute la planète et la vie de nombreuses espèces vivantes.

Au premier trimestre de l’an 2000, il déposa une proposition de loi « tendant à conférer à la lutte contre l’effet de serre et à la prévention des risques liés au réchauffement climatique la qualité de priorité nationale et portant création d’un observatoire national sur les effets du réchauffement climatique en France métropolitaine et dans les départements et territoires d’outre-mer » .

En 2002, l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC) est né. La présidence fut confiée à Paul Vergès. Cela fait donc déjà une décennie que la structure travaille à l’approfondissement des connaissances et à l’élaboration de propositions stratégiques.

Ainsi, grâce à la détermination d’un Réunionnais, les analyses et conclusions, dans un domaine aussi fondamental, passèrent de l’expertise des savants à la sphère politique et décisionnaire. Des préconisations ont été faites au gouvernement pour lui permettre de définir une stratégie d’adaptation climatique. Les pouvoirs publics ainsi que les secteurs privés les plus exposés disposent d’une véritable matrice pour questionner l’avenir et assumer pleinement leurs responsabilités. Dix ans d’actions constantes et persévérantes élèvent le niveau politique.

De 1996 à ce jour, l’immense travail accompli a été possible sur la base du rassemblement le plus large sur un sujet des plus préoccupants. Déjà, la loi de 1996 a été co-signé par un panel de parlementaires issus de tout l’échiquier politique français et représentant les populations du continent comme celles des DOM-TOM. La loi de 1996, elle-même, fut votée à l’unanimité ; ce qui tend à démontrer par l’exemple que lorsque la cause est juste, et dans l’intérêt public, les divisions partisanes peuvent être dépassées.

Désormais, les citoyens comme les décideurs disposent de suffisamment d’outils d’aide à la décision pour prendre d’urgence des mesures d’adaptation aux effets du changement climatique. Personne ne pourra plus dire qu’il ne savait pas.

J.B.


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