Climat : un courant océanique majeur de l’Atlantique en train de se modifier

7 août 2021, par David Gauvin

Souvent confondue avec le Gulf Stream, la circulation méridienne de retournement atlantique joue le rôle de thermostat mondial. Et, selon une nouvelle étude, ce dernier est sur le point de se retourner.

On l’appelle « circulation méridienne de retournement atlantique » (Amoc). Ce courant marin, qui joue un rôle de thermostat au niveau du climat mondial, est en train de se détraquer, s’alarme une nouvelle étude parue jeudi 5 août dans la revue Nature Climate Change. Un chercheur du Potsdam Institute for Climate Impact Research, en Allemagne, rapporte avoir observé les premiers signes d’une déstabilisation de ce système qui fait la pluie et le beau temps sur la planète. « Je ne m’attendais pas à ce que des signes de déstabilisation soient déjà visibles, et je trouve cela effrayant », a réagi Niklas Boers, auteur de l’étude, cité par The Guardian, pour qui cela pourrait présager d’un effondrement de l’Amoc. « Nous ne pouvons pas laisser cela arriver », prévient-il. Car si les scientifiques attribuent ces dérèglements au réchauffement climatique causé par l’activité humaine, l’écroulement de ce système viendrait encore accélérer la hausse des températures, plongeant notre planète dans un terrible et imprévisible cercle vicieux.

La circulation méridienne de retournement atlantique décrit le fonctionnement complexe de la circulation de l’eau dans l’océan Atlantique. En fonction de sa salinité, de sa masse, de sa densité ou encore de sa température, l’eau se déplace en effet différemment dans ce vaste système, générant un flux jusqu’alors stable et constant. En transportant d’énormes quantités d’eau de la surface aux profondeurs – et inversement –, l’Amoc contribue à réguler le climat tel que nous le connaissons. Mais depuis les années 1960, ce flux s’est considérablement affaibli, atteignant son niveau le plus faible depuis un millénaire, selon une étude scientifique parue dans la revue Nature Geoscience en mars dernier.

En étudiant le comportement de l’Amoc au cours des 100 000 dernières années, les scientifiques ont constaté que cette dernière avait deux modes de fonctionnement, résume The Guardian : l’un, rapide et puissant, tel qu’observé au cours des récents millénaires, et un autre, lent et faible. Or, une dernière étude assure que la hausse des températures pourrait précipiter une bascule rapide d’un état à l’autre. « La perte de stabilité dynamique impliquerait que l’Amoc a atteint un seuil critique, au-delà duquel une transition possiblement irréversible vers son mode de fonctionnement faible pourrait avoir lieu », a détaillé Niklas Boers à l’agence Reuters. A ce stade, l’état des connaissances ne permet toutefois pas de savoir si ce basculement est imminent, ou s’il surviendrait dans plusieurs siècles.

L’effondrement de l’Amoc constitue ce que les experts du climat appellent un « seuil de rupture » (« tipping point » en anglais), à savoir un moment où le climat basculerait soudainement et de manière irréversible dans un état complètement différent de celui que nous connaissons. Les conséquences de cette bascule seraient en effet immenses sur le climat. Les températures deviendraient beaucoup plus fraîches dans l’hémisphère nord, avec une augmentation du nombre de tempêtes, tandis que le niveau de l’océan Atlantique connaîtrait une forte hausse. Les moussons en Afrique et en Amérique du Sud se déplaceraient, exposant encore davantage de populations à d’importantes sécheresses. Interrogé en mars par France Info sur le ralentissement de l’Amoc, Didier Swingedouw, chercheur au CNRS et spécialiste de la variabilité du climat, évoquait également « une perturbation des écosystèmes marins et une baisse de production de tous les produits de la mer ». Il pointait enfin « une baisse de l’absorption du CO2, et donc une hausse de la concentration de ce gaz dans l’atmosphère, puis une accélération de la montée de la température sur Terre et une hausse de la température des océans ». Soit une accélération du changement climatique. Au vu de l’importance des phénomènes en cours, tous les gestes comptent. La transformation radicale de nos modes de vie, de déplacement et de consommation est inéluctable, à nous de le choisir maintenant plutôt que de le subir demain.

« C’est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain n’écoute pas », Victor Hugo

Nou artrouv’

David Gauvin

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  • Effectivement , le climat de la planète dépend dépend beaucoup du fonctionnement des courants marins chauds et froids. .les courants chauds circulent de l’équateur vers les pôles et les courants froids des pôles vers les régions équatoriales . Si bien qu’il y a sur notre planète des zones situées très haut dans l’hémisphère nord qui peuvent avoir un climat très différents selon qu’elles sont baignées par un courant chaud ou pas . C’est le cas de l’ouest de la France et de l’Angleterre qui bénéficient d’un climat relativement doux en hiver et en été parce qu’elles profitent en hiver de la circulation d’un courant chaud et en été de la circulation d’un courant froid.
    Cependant si l’augmentation de la température de l’atmosphère dans les zones équatoriales provoquent en été dans l’hémisphère nord une augmentation de la température des courants chauds et du volume d’eau chaude qu’ils transportent , les températures estivales provoquent aussi dans les régions polaires une augmentation de la fonte des glaces , qu’il s’agisse de la banquise ou des glaciers du Groenland , ce qui entraine une augmentation considérable du volume d’eau froide transportée par les courants froids qui descendent vers le sud , et comme l’eau douce provenant de la fonte des glaces est plus légère que l’eau salée ,lorsque les courants froids et chauds se rencontrent , le courant chaud portant essentiellement de l’eau salée plus lourde que l’eau douce plonge vers les grands fonds et ne peuvent plus distribuer leur chaleur aux terres situées à proximité , si bien que malgré un réchauffement climatique évident on peut s’attendre en hiver à un climat plus rigoureux dans les zones nord baignées jusqu’ici par les courants chauds ,ce qui provoquera une augmentation du nombre et sans doute de l’intensité des tempêtes qui sont générées par les dépressions crées par la circulation de l’air chaud et froid dans l’atmosphère .

    Mais si on considère que les courants froids peuvent être aussi bloqués dans leur descente vers le sud non seulement par les courants chauds mais aussi par le profil des côtes des terres de l’hémisphère nord qui font barrage aussi bien à l’Est qu’à l’ouest , ce blocage va avoir pour conséquence une augmentation de la température de la surface de l’océan atlantique et des terres situées au dessous 46 ème parallèle nord et bien entendu des zones désertiques du Sahara ou naissent les dépression qui vont se transformer en puissants cyclones lorsqu’il arrivent sur l’atlantique nord .
    Si bien que dans l’hémisphère nord les effets dur réchauffement climatique sur les courants chauds et froids vont non seulement augmenter le nombre et l’intensité des tempêtes mais aussi des cyclones pratiquement sur toutes les terres de l’hémisphère nord , et il va faire probablement plus froid en hiver et plis chaud en été .

    En revanche dans l’hémisphères sud comme il n’y a pas de blocage des courants froids par des barrières terrestres , ils vont empêcher la température de la surface des océans près de l’équateur d’atteindre le seuil fatidique des 30° nécessaire à la formation de dépression qui se transformeront en cyclone tropical . Peut être que je me trompe , mais dans la zone sud de l’océan indien , on constate depuis quelques années que les cyclones ne se forment plus à l’est de l’Australie mais plutôt dans le nord de l’ile Rodrigues ou des Tromlins et se dirigent tous vers le nord de Madagascar ou vers le canal du Mozambique et sont un peu moins violents que ceux que nous avons connu au cours du 20 ème siècle . Ce n’est pas un miracle mais cela s’explique par le fait que les courants froids venant de l’Antarctique qui circulent d’Ouest en Est ont la capacité de réduire considérablement la température de l’eau située en surface de de l’océan au large de l’Australie là ou se formait habituellement les cyclones jusqu’ici . Tandis que que les terres situées au dessus de l’équateurs ,notamment les côtes de l’Inde et des autres pays voisin en remontant jusqu’à la chine et le Japon se voient frappées ces dernières années par des cyclones de plus en plus violents .

    Pour arrêter cette évolution catastrophique du climat il nous faut non seulement stopper sans délai l’émission de gaz à effet de serre dans notre atmosphère mais également d’entreprendre des grands travaux internationaux pour reboiser les zones
    désertiques du Sahara ou naissent les dépressions qui se transforment en cyclones .
    Dans l’intérêt général de la planète, ne devrions nous pas confier à une institution internationale la gestion des terres qui sont responsables du réchauffement climatique et des catastrophes qui en découlent car si on ne peut pas modifier les courants chauds et froids on a peut être la possibilité de reboiser une partie des déserts et d’empêcher la déforestation des zones forestières qui peuvent être considérées comme le poumon de notre planète .
    La surface des déserts s’agrandit un peu plus chaque année et des millions d’ha de forets équatoriales disparaissent chaque année là ou elles devraient être préservées à tout prix .

    Si nous voulons sauver notre planète il est temps de prendre les décisions qui conviennent . Notre monde a déjà beaucoup changé changé . En un siècle la population humaine a été multipliée par 8 malgré les guerres et les épidémies et pourrait encore être multipliée par deux d’ici la fin du 21eme siècle, ce qui va inexorablement avoir des conséquences dramatiques sur notre climat si nous ne prenons pas les mesures qui conviennent rapidement .Nous sommes arrivés à un stade de notre évolution où nous devons accepter que l’intérêt général de notre planète doit primer sur l’intérêt des nations, mais il faut aussi mettre en application ce principe et accepter les contraintes qu’il impose.

    Joseph Luçay Maillot


Témoignages - 80e année


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