Cohérence

6 avril 2006

Depuis le milieu des années 1970, les différents gouvernements français ont créé une multitude de nouveaux types de contrats de travail pour remplacer le contrat à durée indéterminée. Et de plus en plus, lorsqu’une personne demande un emploi, on lui propose un contrat à durée déterminée, donc limité dans le temps, donc temporaire et donc précaire. C’est le cas du contrat première embauche (CPE), qui est le “top du top” en matière d’emploi précaire, le plus facile à supprimer.

Les gouvernants de toutes étiquettes ont créé ces types de contrats pour rendre service avant tout aux employeurs. Car moins il y a de contraintes et de droits à respecter, plus cela convient aux patrons pour augmenter leurs profits.
Pour faire passer la pilule, les décideurs déclarent qu’il vaut encore mieux un emploi précaire que pas d’emploi du tout. Et souvent ils ajoutent : la flexibilité de l’emploi est liée à la réalité du marché du travail sur la planète, il faut donc faire avec, car on ne peut plus donner à l’employé les mêmes garanties qu’autrefois.

C’est le discours des responsables politiques dits “libéraux” qui défendent le CPE. Mais les “sociaux-libéraux” disent la même chose. Ainsi, mardi midi sur Radio Réunion, Gilbert Annette, premier secrétaire fédéral du PS, n’a pas hésité à déclarer : "nous sommes prêts à des réformes d’assouplissement pour mieux coller à l’évolution du monde". Cette évolution consiste, mine de rien, à aller vers toujours plus de concessions à la loi du marché et au profit à tout prix. On sait toutes les injustices et tragédies que cela entraîne. Mais cela ne gêne pas le responsable local du PS. La cohérence serait de mise.

L. B.


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