Colin Powell terriblement peiné pour... son dossier

10 septembre 2005

L’ancien secrétaire d’État américain a reconnu jeudi que son discours devant les Nations-unies de 2003 au cours duquel il accusait l’Irak de détenir des armes de destruction massive était une "tache" dans son dossier. C’est ce que révèle une dépêche d’AP.
"“Bien-sûr. C’est une tache. J’étais celui qui l’a présenté au monde entier, et (cela) fera toujours partie de mon dossier. Cela été pénible. Et c’est toujours pénible”, a admis Colin Powell lors d’un entretien sur la chaîne américaine ABC". Son exposé détaillé devant l’organisation internationale en février 2003 avait accru la crédibilité des accusations de George Bush contre l’Irak et avait justifié la guerre contre le régime de Saddam Hussein. "“Cela m’a porté un coup terrible”, a-t-il conclu".
Coup d’autant plus terrible qu’après l’invasion de l’Irak et le renversement de Saddam Hussein, aucune trace d’armes de destruction massive n’a été retrouvée.
S’il est assommé par “son dossier” - terni par ce qu’il appelle pudiquement une “tache” - Colin Powell n’aura pas un mot pour les dizaines de milliers de victimes envoyées, encore aujourd’hui, ad patres, au nom de cette même “tache”.
Pas un mot pour l’Irak et les Irakiens ; un pays aujourd’hui exsangue qui n’en finit plus de patauger dans son sang.
Pas un mot pour le millier de militaires américains morts pour une “tache” dont l’indécence est de venir souiller “son dossier”.
Pas un mot, également, pour leurs parents qui réclament aujourd’hui des comptes.
Colin Powell serait manifestement soulagé si on mettait “son dossier” à l’abri des sanglantes retombées de sa “tache”.

J-M.C


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