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4 août 2009
« La langue est un acte de connaissance qui produit de la culture et de l’Homme (1) ».
Dans notre île, il est aujourd’hui admis par tous que le créole est le ciment qui a permis l’édification d’une société et d’une culture originales dont l’histoire n’est réductible à aucune autre.
Pourtant, l’enseignement se montre extrêmement rétif à reconnaître cette unicité et la richesse de ses apports. Mais, dans cette île où, depuis plus d’un demi-siècle l’enseignement a été généralisé, on déplore 110.000 personnes mutilées par un illettrisme persistant. Cette proportion inquiète : comment parvenir à un développement durable et solidaire si 110.000 personnes sur 300.000 actifs sont ainsi exclues de la communauté de ceux maîtrisant l’écrit ?
Ces conséquences se lisent partout : c’est la préfecture qui s’étonne de n’avoir reçu que 5.000 dossiers de RSTA sur les 115.000 envoyés aux personnes éligibles à cette allocation. Personne n’allèguera que les bénéficiaires potentiels jouissent de revenus les conduisant à dédaigner une allocation de 300 euros par trimestre arrachée au terme d’âpres luttes conduites par le Cospar.
« Comparaison n’est pas raison » dit-on, certes, mais le rapprochement entre le nombre des illettrés et celui des dossiers de demande de RSTA restés sans réponse pousse à réfléchir d’autant plus que les personnes éligibles au RSTA sont issues, pour l’essentiel, des couches socio-culturelles les plus défavorisées c’est-à-dire précisément ces couches qui, souffrant le plus de la crise et d’un coût de la vie toujours plus pénalisant, sont les plus intéressées à percevoir cette aide.
Face à cette réalité, allons-nous encore longtemps jouer à faire semblant ? Semblant de croire qu’ouvrir l’accès à la lecture est une question de pure technique : on met un “amontrèr” face à 25 enfants et hop ! Les 25 vont accéder à la lecture ! Allons-nous longtemps encore accepter l’idée que “c’est comme ça, on n’y peut rien, on a tout essayé, etc…” ?
Chaque année, dans notre île, arrivent des centaines d’enseignants. À chacun d’entre eux nous reconnaissons le désir de bien faire et pourtant, au bout du compte, un fait têtu s’impose : 110.000 illettrés. N’y aurait-il donc aucun lien entre cette persistance d’un fléau et le refus — implicite ou explicite, peu importe — de la langue réunionnaise ? « Or, néantiser la langue de l’Autre, c’est refuser sa culture ; c’est ne pas l’admettre comme un substrat humain ; c’est lui refuser toute appartenance à l’Humanité. Car la langue est l’identité d’un peuple, le repère d’une civilisation, le fondement de toute culture. (…) Mais comment connaître une langue si on ne la comprend pas et inversement comment comprendre une langue si on ne veut pas la connaître ? La langue est l’habitat d’une culture, son logis indifférencié (1) ». Et comment enseigner lecture et écriture d’une langue si on en ignore tout, d’une part, et si, pour y parvenir, l’enseigné doit tuer en lui sa propre identité, l’histoire, la culture véhiculées par sa langue maternelle pour se recouvrir d’une langue et d’une culture autres ?
Quand sera-t-il enfin admis que les Réunionnais ont le droit, non à une langue supérieure imposée écrasant leur langue maternelle comme on le fait en informatique lorsqu’on “écrase” des données jugées inutiles par d’autres auxquelles on donne la prééminence ; mais à l’enseignement de leur culture, leur histoire, habitant leur langue, ET à l’enseignement de la langue française. Lorsque deux langues sont mises sur le même pied, cela s’appelle le bilinguisme et l’histoire racontée à deux langues est alors bien plus riche.
Enfin, que cesse au plus tôt la stérile querelle “langue écrite noble” et “langue orale inférieure” car quelle est la langue qui n’a pas eu pour fondement une tradition orale ? Si nous voulons vraiment sortir 110.000 compatriotes de la souffrance de l’illettrisme, ne serait-il pas temps pour chacun de sortir de sa casemate et d’accepter enfin que la langue réunionnaise, pour être enseignée, s’écrive ?
Jean Saint-Marc
(1) Dr Samba DIAKITE : Enseignant-chercheur à l’Université de Bouaké : « La déréliction du langage dans le penser politique en Afrique », “Le Portique” Revue de Philosophie et de Sciences Humaines.
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