Comme un chien dans un jeu de quilles

6 novembre 2004

Que les “Brasseries de Bourbon” veuillent quitter leur site actuel de Sainte-Marie pour des raisons diverses et variées n’était pas un secret. Pas plus que leur menace d’une délocalisation vers Maurice ou l’Afrique du Sud.
Tout comme on savait que le TCO avait proposé un terrain à Saint-Paul. Et voilà le Département qui découvre qu’il possède 70 hectares au Port et offre 7 hectares aux Brasseries de Bourbon.
Comme l’Avare de Molière, on pourrait dire du Conseil général : “Mais que diable est-il allé faire dans cette galère ?” L’intervention du Département tient de l’irruption d’un chien dans un jeu de quilles.
"Il faut agir vite", argumente Ibrahim Dindar. Mais le vice-président du Département reconnaît lui-même : "Cela fait vingt ans que l’on ne touche pas aux 70 hectares qui appartiennent au Département au Port".
C’est vrai : à part se prononcer contre l’implantation de telle ou telle entreprise, de dénigrer certains projets liés à l’export, le Département n’a pas fait grand-chose. Le contraste est flagrant entre les zones industrielles sorties de terre en 30 ans par la municipalité portoise et les terrains du Département, toujours vierges...
Les acteurs économiques, dont l’ADIR, se déclarent "choqués par la manière dont a été diligenté le dossier" et dénoncent surtout l’absence de concertation.
Alors pourquoi cette hâte soudaine du Conseil général quand, durant vingt ans, il a été si urgent d’attendre ? Comme si, après une longue torpeur, il fallait montrer à tout prix qu’on est réveillé, de peur qu’une certaine échéance ne vous renvoie à un profond sommeil...

S. D.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus