“Constitution Giscard” : le retour

17 mai 2006

Comme nous l’évoquions dans notre édition du 16 mai dernier, et comme nous le rappelions hier, une “Communication” de la Commission européenne datée du 26 avril dernier tente de faire passer malgré tout l’esprit de la “Constitution Giscard” dans notre vie quotidienne. Derrière une "exigence générale de modernisation et de qualité", se dissimule ni plus ni moins qu’un projet de privatisation à grande échelle des services sociaux.
Sont concernés en particulier les assurances maladies, le logement, la santé, l’insertion et la promotion des personnes handicapées. Tout ceci est regroupé sous la dénomination de services sociaux d’intérêt général (SSIG).
Pour les auteurs de la Communication, "la quasi-totalité des services prestés dans le domaine social peuvent être considérés comme des activités économiques". Donc livrée au marché.
Plusieurs étapes peuvent amener à l’évolution de cette “Communication” vers une “directive”. Cette dernière, si elle est finalement adoptée par les institutions législatives (Parlement) et exécutive (Conseil) de l’Union européenne, s’imposera comme force de loi sur tout le territoire de l’U.E., donc à La Réunion.
On imagine sans peine l’impact d’une privatisation de l’assurance maladie ou du logement social à La Réunion. Cela signifierait par exemple l’abandon total de droits fondamentaux des Réunionnais à la jungle du marché. Pour le logement social, plus de 25.000 demandes non satisfaites, et une majorité de familles éligibles sont des données incontournables. Peut-on laisser des entreprises motivées avant tout par le profit à court terme gérer cela ?

Manuel Marchal


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus