Contrat d’avenir : le compte n’y est pas

2 novembre 2012, par J.B.

Les emplois d’avenir ont été présentés à Paris. Il s’agit de 150.000 contrats d’une durée de 3 ans qui seront répartis jusqu’en 2014, avec un pic de 100.000 embauches l’année prochaine. Les bénéficiaires seront des jeunes chômeurs peu qualifiés des zones défavorisées, en France et en Outre-mer. Cela coûtera 1,5 milliard par an. C’est une promesse de campagne présidentielle qui a été validée par le Parlement au début d’octobre. Les médias ont mis l’accent sur la présence du maire de Saint-Denis, à Paris, aux côtés du Premier ministre, heureux d’avoir obtenu 300 contrats. Ils ont également rapporté les propos de M. Lurel qui a annoncé le chiffre de 5.000 pour La Réunion.

Le compte n’y est pas. En France, le chômage des jeunes de moins de 25 ans touche 22,7% alors qu’à La Réunion, il dépassait déjà 60% en 2010, selon l’INSEE. Depuis 2 ans, la situation s’est empirée. Ainsi, c’est 3 fois plus qu’on aurait dû avoir. Cependant, les critères d’attributions exigent des Collectivités et des associations bénéficiaires une contre partie financière. Sachant que 20 communes sur 24 ont déjà une épargne nette négative, ce qui dénote des dépenses de fonctionnement excessives, il sera difficile pour elles d’augmenter encore les frais.

La proximité des échéances municipales pourrait inciter certaines d’entre-elles de tenter l’aventure. Personne n’a oublié comment les CEJ (Contrats emplois jeunes) de Martine Aubry ont conduit à des charrettes de licenciements, la faillite de nombreuses associations et des complications pour les mairies. On se rappelle que toute une opération identique avait mis en scène le maire de Saint-Denis. En mettant fin au dispositif à la fin de la mandature, le gouvernement socialiste a sacrifié l’avenir de nombreux jeunes qui croyaient à la pérennité de leur travail. L’arrivée de la droite n’a pas arrangé les choses.

Aujourd’hui, une nouvelle opération commence faisant fi du contexte social aggravé. Le PCR a proposé une démarche globale pour tenter de redresser la situation. Il est bien dommage qu’à Paris, la politique envers l’Outre-mer soit toujours empreinte de mépris. Les contrats d’avenir sont présentés comme des petits cadeaux distribués généreusement… Que des responsables politiques des DOM s’amusent à ce petit jeu démontre le peu de considération qu’ils ont vis-à-vis de ceux qui souffrent et qui ont voté massivement en faveur d’un nouveau gouvernement pour faire respecter le droit au travail.

Avouons qu’avec ce dispositif qui coûtera au bas mot un total de 8 milliards, pendant que l’on ponctionnera 30 milliards pour l’austérité, on aurait pu être plus efficace.

J.B.

Luttes pour l’emploi

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