COP 26 : l’inquiétude des petits États africains côtiers

4 novembre 2021, par David Gauvin

Ils font partie des États d’Afrique les plus menacés par le changement climatique : ce sont les pays côtiers et insulaires. Leurs chefs d’État et de gouvernement étaient parmi les plus mobilisés, mardi 3 novembre, à la tribune de la COP26 à Glasgow (Écosse), pour demander que les pays riches et gros pollueurs tiennent leurs promesses de financement.

La digue de Fomboni aux Comores avait cédé face à la violence du cyclone Kenneth. (Photo Comores Infos)

« Mon pays la Guinée Bissau est un pays hautement menacé par la montée du niveau de la mer et l’érosion côtière, entre autres risques climatiques, avec de nombreuses et grandes fragilités puisque c’est un pays africain, un pays moins avancé et un petit État insulaire en développement. » Le président Carlos Manuel Vila Nova, lui, décrit la disparition progressive de son archipel : « Je viens d’un pays, Sao-Tome-et-Principe, où l’une des îles à savoir Principe fait partie de la réserve mondiale de la biosphère. Cependant même cette réserve est menacée, 4 % de la superficie des terres ont été engloutis par l’élévation du niveau de la mer en raison du réchauffement climatique. » Cyclones, sécheresses, volcans, montée du niveau de la mer, Azali Assoumani le président des Comores, énumère à son tour les catastrophes qui fragilisent les conditions de vie dans ces îles de l’océan Indien. Il appelle la communauté internationale à l’action. « Notre présence ici doit être l’occasion de donner un nouvel élan à notre engagement commun, à travers la réalisation de notre engagement politique, et la mise en œuvre des décisions relatives à l’accord de Paris. »

Les risques associés aux impacts du changement climatique sur les activités humaines et les écosystèmes terrestres augmentent avec la température moyenne globale. Ceci se manifeste par une augmentation de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur dans la plupart des régions du globe, et des sécheresses dans la plupart des pays africains. Le changement climatique a également amplifié l’étendue et l’intensité de la désertification dans certaines zones arides au cours des dernières décennies ainsi que la dégradation des terres et la sécurité alimentaire à l’échelle globale. Sous les latitudes tropicales, l’augmentation des températures affecte la productivité agricole en faisant diminuer les rendements de certaines cultures. Ces risques liés à la désertification, la dégradation des terres et l’insécurité alimentaire devraient continuer à augmenter à mesure que le réchauffement climatique persiste.

L’agriculture, la foresterie et les autres utilisations des terres (AFOLU) restent une importante source nette d’émissions de gaz à effet de serre (GES), contribuant à environ 22 % des émissions anthropiques de dioxyde de carbone (CO2), de méthane (CH4) et d’oxyde nitreux (N2O) combinés en équivalents CO2 entre 2007 et 2016. La dégradation des terres entraîne une réduction des taux d’absorption du carbone par les écosystèmes terrestres. La gestion durable des terres (GDT), y compris celle des forêts, est une option d’adaptation qui peut prévenir et réduire la dégradation des terres, maintenir la productivité des terres et parfois inverser les effets néfastes du changement climatique. Les investissements dans la GDT, la remise en état des terres et la réhabilitation des terres arides ont des retombées économiques positives.

De nombreuses mesures basées sur une utilisation différente des terres et qui contribuent à l’adaptation au changement climatique et à la réduction des émissions de GES peuvent également participer à la lutte contre la désertification et la dégradation des terres, ainsi qu’à l’amélioration de la sécurité alimentaire. Quelques mesures, telles que le reboisement et le développement de la bioénergie, sont des options d’atténuation qui requièrent la conversion des terres. Si elles étaient mises en œuvre à grande échelle, cela pourrait entraîner des pertes de carbone à court terme et accroîtrait la concurrence dans l’utilisation des terres, avec des conséquences négatives sur la sécurité alimentaire, la désertification, la dégradation des terres et l’adaptation. Les pays insulaires et côtiers attendent un financement pérenne de la part des grands pays pollueurs, mais aussi des transferts de technologies. Ce sont les premiers à subir les effets du réchauffement pour lequel ils n’ont en aucun cas participé.

« La Terre vaut plus que l’argent »

Nou artrouv’

David Gauvin

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