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Coronavirus : la France a aussi ses migrants, ils fuient le confinement

samedi 20 mars 2021, par Manuel Marchal


L’annonce jeudi du confinement de 16 départements dont Paris a provoqué dans les heures qui suivirent un rush vers les gares, les aéroports et les voitures : des centaines de milliers de Franciliens sont sur les routes de l’exode, fort heureusement dans des conditions qui n’ont rien à voir avec celles d’une autre guerre, en 1940.


Pour justifier sa décision d’interdire toute sortie du domicile dans 16 départements, le gouvernement estime que c’est le dernier recours afin que le système de santé ne soit au bord de l’effondrement en raison de l’afflux de patients atteints par la COVID-19. Or, la première conséquence a été de créer les conditions d’une amplification de la circulation du virus, et de sa diffusion des zones les plus infectées à celles relativement épargnées. Extrait d’un article d’Europe 1 :

« Les sites de réservation de billets de train et d’avion ont été pris d’assaut par des Français tentant de rejoindre les zones non concernées par ce durcissement des mesures. Sur le site de la SNCF, la plupart des TGV se sont remplis en moins de deux heures. (…) Cette ruée, notamment vers l’Ouest, a poussé la SNCF à renforcer ses effectifs de gilets rouges gare Montparnasse, pour un dispositif digne d’un week-end de grand départ en vacances. Et effectivement, vendredi matin, c’était l’affluence des grands jours, des gens chargés de valises se pressant sur les quais. La majorité d’entre eux ont bien pris leur billet à la dernière minute ».
Près de 400 kilomètres de bouchons ont été observés, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps. L’objectif de ces migrants sanitaires est de rejoindre une zone non-confinée avant l’application de la mesure.

Cette ruée pose des problèmes dans les terres d’accueil de ces migrants. Car grandes sont les craintes qu’ils transportent le virus sans le savoir, puisqu’ils viennent de régions qui vont être confinées.
Ceci n’est pas sans rappeler un phénomène qui s’est produit à la fin de l’année dernière et au début de 2021 : le rush de vacanciers vers La Réunion. En effet, à la différence des départements situés en France, La Réunion n’était pas sous le régime du couvre-feu, et la situation épidémiologique n’était pas celle de la France où la COVID-19 devient endémique. Tout ceci était un argument publicitaire pour faire venir les touristes à La Réunion. Et cela n’a pas manqué : les hôtels étaient bien remplis, et durant cette période, ce sont près de 100.000 personnes qui sont venues de la France avec comme seule contrainte la présentation d’un résultat de test facilement falsifiable.
Deux mois plus tard, les Réunionnais sont accusés d’être responsable d’une vague épidémique alors que les conditions de cette catastrophe étaient réunies deux mois plus tôt.
La vague de migrants observée en France produira-t-elle les mêmes effets dans des proportions beaucoup plus importantes ?

M.M.


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