Coulée de boue en Afghanistan : 2000 morts. Cela n’arrive pas qu’aux autres.

5 mai 2014, par J.B.

En matière de catastrophe climatique, La Réunion sous-estime toutes les alertes envoyées du monde entier. D’importantes élections municipales viennent d’avoir lieu, il y a un mois. Ce dossier n’était pas une priorité pour la plupart des candidats. Ary Yée Chong Tchi Kan était un des rares à exposer la situation pour souligner le cas saint-paulois. A la veille de l’arrivée du cyclone Béjisa, il avait publié un document aux médias ayant pour titre : « A qui le tour ? ». Il avait rappelé les catastrophes les plus spectaculaires de l’année, notamment lorsque le cyclone Haiyan a dévasté une partie des Philippines causant la mort de plus de 6.000 personnes. Tous les experts interpellent les élus.

Récemment encore, le GIEC a lancé l’alarme. Paul Vergès le fait depuis plus de 10 ans. A la tête de l’ONERC, il a remis aux différents gouvernements nombre de documents clés et des recommandations sur l’urgence de l’adaptation. Pour l’an dernier seulement, les catastrophes ont coûté 140 milliards aux assureurs. Et voilà qu’on apprend qu’en Afghanistan, suite à des pluies diluviennes, une colline a été emportée, entrainant l’ensevelissement d’un village. La population a été piégée par une coulée de boue de plusieurs dizaines de mètres de hauteur. On compte plus de 2.000 habitants et secouristes disparus. D’autres collines menacent de s’effondrer.

La plus importante coalition militaire du monde est cantonnée dans ce pays. Elle a été incapable d’apporter le moindre secours aux victimes. Les habitants ont été obligés d’agir seuls, et avec des moyens rudimentaires. Ce qui éclaire le paradoxe de la présence des Occidentaux dans ce pays. Cet événement, tout comme les tornades aux Etats Unis, aurait dû servir aux médias et aux autorités publiques réunionnaises pour faire de la pédagogie. Au nom de l’intérêt supérieur des Réunionnais. Mais, hélas ! Les responsables publiques semblent avoir totalement abdiqué leur rôle, en pensant que Paris viendra les sauver de l’imminence d’une catastrophe.
N’oublions jamais cette sagesse : cela n’arrive pas qu’aux autres.

J.B.

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