Coup de poignard contre l’emploi

10 mars 2005

Pour quasiment tous les Réunionnais, qu’ils soient simples citoyens comme on dit, ou qu’ils exercent des responsabilités plus ou moins importantes dans la vie socioprofessionnelle, culturelle, associative ou politique, le problème numéro un du pays est le chômage. Et la priorité des priorités pour celles et ceux qui détiennent une position de pouvoir doit consister à mettre en œuvre une politique de l’emploi correspondant aux besoins de la population réunionnaise.
Actuellement, déjà plus de 100.000 Réunionnaises et Réunionnais sont inscrits à l’ANPE comme demandeurs d’emploi, toutes catégories confondues. Et durant les 25 ans à venir, il faudra encore créer quelque 137.000 nouveaux emplois afin de répondre à la croissance démographique et donc à l’arrivée des nouvelles personnes en âge de travailler. C’est dire que la tâche est immense et ultra prioritaire. Surtout si l’on ne veut pas que s’aggrave la déchirure du tissus social réunionnais.
Or, le projet de Traité constitutionnel européen élaboré sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing et dont dépendront toutes les lois de la République française n’inscrit pas ce droit formel à un emploi. Sur ce point essentiel, ce texte est en recul par rapport au préambule des Constitutions françaises de 1946 et de 1958 (la Constitution actuelle). Il est aussi en recul sur la Déclaration européenne des Droits de l’Homme (1948), qui affirme : "toute personne a droit au travail".
Ce texte est un coup de poignard contre l’emploi, contre un droit fondamental de tous les Réunionnais. Sa priorité, c’est de créer "un marché où la concurrence est libre et non faussée". Qui peut soutenir un tel texte, risquant de faire tant de dégâts ? En tout cas, partout la résistance s’organise.

L. B.


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