Covid et dengue, deux symptomes d’un système à bout de course

5 mai 2021, par David Gauvin

Les chiffres de la Covid et de la dengue sont arrivés et ils ne sont pas bons. En une semaine, il y a eu 1070 cas de Covid et 1686 de dengue. De semaine en semaine, la situation se dégrade, et la stratégie du pouvoir ne change pas.

La Covid circule à la Réunion. Pourtant, du fait de notre insularité, il aurait été possible de contrôler l’épidémie. A ce jour, nous en sommes à 20 381 cas et 148 décès. Le taux de guérison est de 91,55%, ce qui laisse 7,72 % de malade. Aujourd’hui nous ne connaissons pas les conséquences à long terme pour les personnes qui n’ont pas été guéries. Et pendant ce temps-là, l’aéroport est toujours ouvert, la quarantaine n’est toujours pas obligatoire. Quant à la vaccination, on annonce 55 000 personnes vaccinées à ce jour et on escompte 50% de la population vaccinée début juillet. De qui se moque ton ?

La dengue quant à elle circule à la Réunion depuis 2016. Depuis juillet 2018, nous sommes en phase aiguë épidémique. Les chiffres globaux ne sont pas connus, mais on peut sans exagérer parler de plus de 100 000 cas en 3 ans. Et nous sommes toujours dans le flou sur la stratégie de lutte antivectorielle.

Ces chiffres nous glacent le sang, mais au-delà de la réaction, il nous faut en analyser les causes. La Réunion est ouverte sur le monde et donc soumise aux épidémies mondiales. Donc le risque épidémique est aigu. Mais, là où le problème se pose, ce sont les moyens de lutte. Malgré une agence régionale de santé, les stratégies de luttes sont toujours dictées par le gouvernement. Le préfet ne peut piocher que dans les propositions du gouvernement. Le seul accusé à ces maux est le système postcolonial.

Pour mettre en œuvre des mesures efficientes, il nous faut un pouvoir de décision. Imaginons le cas ou nous aurions eu le pouvoir de décision, est ce que l’aéroport aurait été toujours grand ouvert ? La quarantaine serait-elle restée facultative et sans lieu dédié ? Nous pouvons escompter que non, malgré les personnes en charge des affaires publiques. Face aux enjeux, du monde d’aujourd’hui et de demain, il nous faut nous émanciper et prendre nos responsabilités. Le programme de l’autonomie sera le seul permettant à notre pays de sortir durablement des maux qui le gangrènent.

La crise est le moment où l’ancien ordre du monde s’estompe et où le nouveau doit s’imposer en dépit de toutes les résistances et de toutes les contradictions. Cette phase de transition est justement marquée par de nombreuses erreurs et de nombreux tourments. Antonio Gramsci

Nou artrouv’

David Gauvin

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