Cyclone Matthews : 343 morts, évacuation de deux millions de personnes

7 octobre 2016, par J.B.

Le cyclone Matthews est en train de longer les côtes de la Floride. C’est l’ouragan le plus puissant de ces 10 dernières années, et du côté des États-Unis il est d’ores et déjà qualifié de cyclone du siècle. Cette menace a entraîné des mesures exceptionnelles. Les autorités ont ordonné l’évacuation de deux millions de personnes vivant près des côtes. C’est l’équivalent de près du double de la population de La Réunion qui est priée de faire ses valises, car sa sécurité ne peut pas être assurée. Cette alerte s’appuie sur la connaissance des dégâts considérables infligés par ce cyclone dans la Caraïbe.

En effet, avec des vents à plus de 200 km/h et des pluies diluviennes, Matthews a frappé Haïti de plein fouet. Alors que les zones coupées du monde recommencent à devenir accessibles, le bilan est déjà dramatique. Haïti dénombre la mort de 339 personnes. Dans les zones touchées par le cyclone, 80 % des habitations sont détruites. Ce sont des dégâts comparables à ceux qu’a connu La Réunion lors du passage du cyclone de 1948. Au total, la région Caraïbe pleure la perte de 343 vies humaines.

Cette catastrophe souligne deux choses. Tout d’abord, la nécessité d’accélérer l’application de l’Accord de Paris sur le climat. Le 5 octobre, le secrétaire général de l’ONU a déclaré que les seuils nécessaires pour l’entrée en vigueur du texte adopté lors de la COP 21 ont été atteints. L’Accord de Paris entrera donc en vigueur le 4 novembre. Il aura force de loi.

Ensuite, c’est l’importance d’appliquer au plus vite l’Accord de Paris à La Réunion. Cela suppose donc de relancer la politique d’autonomie énergétique mise en œuvre sous la direction de Paul Vergès à la Région Réunion, et stoppée par son successeur. L’ouragan Matthews rappelle également ce qui peut arriver à La Réunion. Or à la différence des États-Unis qui ont un territoire immense, il n’est pas possible d’évacuer des centaines de milliers de personnes à chaque alerte. Cela suppose donc dès maintenant de réaménager le territoire pour protéger la population des effets destructeurs du changement climatique. Par conséquent, le chantier de la route en mer doit être stoppé, afin que les crédits considérables prévus pour cette infrastructure servent à des réalisations utiles pour la population.

J.B.

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