Cyclone Meranti à Taïwan : la route en mer résisterait-elle à des vents à 370 km/h ?

16 septembre 2016, par J.B.

Un cyclone très intense a frappé mercredi l’île de Taïwan en Chine. Dénommé Meranti, il est d’ores et déjà à classer dans la catégorie des super-typhons. En effet, quand il a touché les côtes, la puissance était exceptionnelle. Les vents dépassaient 230 km/h, avec des pointes estimées à 370 km/h. C’est le cyclone le plus puissant depuis plus de 20 ans dans cette région. Hier, il a touché la Chine continentale près de la ville de Xianmen, continuant à faire d’importants sinistres.

À Taïwan, malgré toutes les précautions prises, un mort est à déplorer ainsi que des dizaines de blessés. L’estimation des dégâts n’est pas encore connue, mais ils seront sans doute conséquents. À la force inhabituelle des vents se sont ajoutées des pluies diluviennes. Dans certains secteurs, il est tombé 80 centimètres d’eau. Cela fait craindre des glissements de terrain dans les zones montagneuses de cette île. Plus d’un million de foyers ont été privés d’électricité, plus de 700.000 ont subi des coupures d’eau.

Tout comme Taïwan, La Réunion se situe dans une région susceptible d’être frappée par des cyclones. Or ces derniers temps, la force des cyclones impressionne toujours plus. Chaque année, des typhons sont qualifiés de plus importants jamais mesuré. L’année 2016 n’échappe pas à cette règle.

Récemment, une étude menée par des chercheurs en Asie a montré un lien entre le changement climatique et l’augmentation de l’intensité des cyclones dans cette région du monde. L’océan étant un tout, cette relation doit donc se vérifier dans notre région. Cela signifie que tôt ou tard, La Réunion sera frappée par un phénomène aussi puissant que Meranti. Les effets seront alors dramatiques, car la population est en effet majoritairement située sur l’étroite bande littorale au pied des montagnes. L’urbanisation des pentes favorise le ruissellement de l’eau, car la surface de terre susceptible de l’absorber a diminué. Il faut se souvenir du cyclone de 1948 qui avait plus de 200 morts alors que La Réunion était peuplée par 250.000 habitants. Avec plus de 800.000 habitants, les effets seront amplifiés. La catastrophe serait générale.

Se pose alors la question de savoir si la route en mer, projet qualifié maintenant de « route la plus chère du monde » par France 2, pourrait résister à des vents à 370 km/h et aux vagues exceptionnelles qui accompagnent un tel phénomène. Que resterait-il de la ville nouvelle de Cambaie en bord de mer après le passage d’un phénomène climatique aussi extrême ? Le changement climatique est une réalité qui s’impose à tous, la seule protection est l’adaptation. Ce qui suppose d’arrêter d’investir dans des projets qui seront tôt ou tard condamnés par la montée du niveau de la mer et la violence des cyclones.

J.B.

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