D’exclusion en exclusion...

23 décembre 2006

Le décret gouvernemental portant délimitation des zones franches urbaines de Saint-André, Bras-Panon et Saint-Benoît est paru au Journal Officiel. Ainsi, après Saint-Denis qui dispose déjà d’une zone franche remontant à l’ère Jospin, la CIREST a désormais sa Zone Franche Urbaine. Les exonérations de charges fiscales découlant de ce dispositif devrait favoriser, affirme-t-on, la création d’emplois. Ce qui serait une bonne chose pour les nombreux chômeurs de l’Est en quête désespérée de travail. En sachant tout de même que le maigre bilan jusqu’ici de la zone franche du Chaudron n’incite pas à un optimisme débordant en la matière.

Mais de façon plus fondamentale, la gravité de la situation de La Réunion confrontée à d’importants défis impose à nos élus une vision globale et cohérente de l’ensemble des problèmes et le respect absolu de certains principes. Comme celui, par exemple, de ne rien entreprendre qui viendrait ajouter des discriminations supplémentaires à celles déjà existantes. Or, précisément, la zone franche, à moins d’être généralisée, pose le problème même du périmètre à l’intérieur duquel elle est censée appliquer ses effets. Comment expliquer que d’un côté ou de l’autre de la Rivière Saint-Jean, on aurait pas tout à fait les mêmes droits ?

Pire, comment justifier qu’à l’intérieur même du territoire de la CIREST, Salazie, qui connaît pourtant le plus fort taux de chômage de La Réunion, soit exclue de cette zone franche ? Comment expliquer que les entreprises de Salazie, les artisans de La Plaine des Palmistes ou de Sainte-Rose ne puissent pas bénéficier de ce dispositif ? D’exclusion en exclusion, on finit par aboutir à une partition de fait. La Réunion coupée en deux et des frontières isolant 3 communes sur les 24 !

Voilà ou peuvent conduire des projets politiques sans perspective globale et sans souci aucun de cohérence.

J.M.


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