Edito
D’une route des hauts inutile vers un tram train des hauts utile
/ 16 juin 2020
Aujourd’hui se pose la question de la route des hauts de La Réunion. Cette route inscrite au Schéma d’aménagement régional de 2011 est censée reliée les hauts de Saint-Denis à ceux de Bras Panon. Ce projet par d’un postulat vrai de complète asphyxie du réseau routier de l’Est.
Mais comme demain doit se voir sous le prisme de hier, il est important de rappeler le basculement des eaux de l’Est vers l’Ouest. Là aussi, le postulat de départ peut paraître louable : permettre à l’Ouest sec de bénéficier de l’eau abondante de l’Est. Ce projet porté en grande pompe par le Département de la Réunion a commencé au début des années 1980 pour se finir en 2014 soit 34 ans. Soit dit en passant, le locataire de la Région a encore de la marge avant de finir sa digue sans roche.
Au-delà des aléas de chantier, il convient d’en faire un bilan. D’abord dans un rapport publié en janvier 2007, l’Union internationale pour la conservation de la nature a qualifié ce chantier du basculement des eaux de « gigantesque gâchis écologique et financier ». Les agriculteurs se plaignent du manque d’eau dans les périmètres irrigués, et les habitants de l’Est font face à des coupures d’eau en période d’étiage. Et comme la honte ne punit pas la gale, le Département invente le projet Meren pour continuer ses dégâts. On leur fera grâce de ne pas rappeler le coût de cet équipement.
Alors que dire de cette route des hauts, deux voies qui doit désengorger une quatre voies, à part qu’elle est un non-sens géographique et historique. Un non-sens géographique, car elle ne permet pas d’aménager de nouvelles villes dans l’Est alors que le littoral est mangé chaque jour par la houle. Un non-sens historique, car elle fait la promotion d’un mode de déplacement que nous devons dépasser.
La Réunion de demain mériterait plutôt une voie ferrée au mode de propulsion écologique permettant de relier des nouveaux quartiers des hauts en gommant les aberrations de l’aménagement de l’Est.
L’heure de la responsabilité a sonné et ce type de projet qui semble être dicté par les multinationales françaises du béton doit être mis au ban. Et comme disait Che Guevara
« Soyez réalistes : demandez l’impossible »
David Gauvin