De Genève à RFO-Réunion

21 avril 2009

Plusieurs États occidentaux — dont celui présidé par Barack Obama, un comble venant de sa part… ! — ont décidé de boycotter la Conférence mondiale de l’ONU contre le racisme, qui a commencé hier à Genève. Le mauvais prétexte mis en avant pour tenter de justifier ce choix politique injuste est le fait que le président iranien a dénoncé « l’idéologie et le régime sionistes, porte-drapeaux du racisme ».
Or, ceci est parfaitement exact car les dirigeants de l’État israélien mènent une politique colonialiste et raciste à l’égard du peuple palestinien. Et ce crime, comparable à l’apartheid sud-africain, est dénoncé par de très nombreux citoyens dans le monde et en Israël, y compris par ceux qui s’identifient à la culture juive et à la religion israélite.

Cette complicité entre des représentants de pouvoirs occidentaux et le colonialisme israélien illustre le fait que les survivances et les séquelles de la colonisation sévissent toujours dans le monde. Pour s’en rendre compte, il suffit de penser aux tragédies de la faim et de la misère qui frappent une grande partie de l’humanité chaque jour, dans l’indifférence de ceux qui profitent du partage inégal des richesses de la planète, lui-même cause première de ces drames humains.
Cette colonisation — et le racisme qui va avec — continuent également d’exister à La Réunion, sous de nouvelles formes, 63 ans après l’abolition du statut de colonie de notre île par la loi Vergès-Lépervanche du 19 mars 1946. Il suffit de voir l’ampleur de nos inégalités sociales et culturelles, ceux qui en profitent et ceux qui commandent La Réunion pour mesurer à quel point la décolonisation reste réellement à achever.

D’ailleurs, dès qu’un Réunionnais se lève pour se mettre d’accord avec ses frères et sœurs afin d’aller dans ce sens, aussitôt les colonialistes et leurs collaborateurs lui tombent dessus. C’est le cas de Paul Vergès et de ses amis, qui sont invectivés, insultés et calomniés car ils vont réaliser une Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise afin de réparer le crime contre l’humanité que fut l’esclavage et d’en finir avec les discriminations racistes néo-coloniales.
Hier matin sur Radio-Réunion, le chroniqueur payé par le service public d’information pour faire ce travail de sape a accusé les porteurs de la MCUR de « terrorisme intellectuel ». Comme quoi, de Genève à RFO-Réunion, on mesure le chemin qu’il reste à parcourir pour libérer l’humanité du racisme, de l’aliénation culturelle, de la méconnaissance de l’histoire des peuples et de toutes les formes de domination.

L. B.

Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise

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