De l’hommage à la mémoire des Algériens…

20 octobre 2012, par J.B.

Le Président français, François Hollande, déclare que la République reconnaît avec lucidité la sanglante répression des Algériens le 17 octobre 1961, à Paris. Cette annonce a fait l’effet d’une bombe. La surprise passée, il fallut se rendre à l’évidence : l’information était réelle. Et, puis, il y avait le contenu, direct et précis : « je rends hommage à la mémoire des victimes »  !

Certainement, il apprendra les effets collatéraux de ce tragique évènement sur La Réunion où l’objectif était de profiter de l’occasion pour abattre le PCR et Paul Vergès ainsi que "Témoignages".

Il est clair que le Président a voulu frapper fort.

De 1961 à ce jour, 51 ans se sont écoulés, c’est la durée de 8 mandatures présidentielles. Aucun de ses prédécesseurs n’a eu le courage d’affronter cette réalité historique : ni Mitterrand qui a occupé 2 mandats, ni Jospin quand il fut Premier ministre de la cohabitation Chirac, et ne parlons pas de Giscard et Sarkozy. Ils ont tous préféré couvrir le mensonge.

Pour l’instant, la France n’a pas fini de faire l’examen de conscience sur son passé colonial et assumer pleinement son histoire avec « lucidité » . Cinq siècles de colonisation faits de pillage et de barbarie doivent faire l’objet d’un travail sérieux pour aider la jeune génération à se libérer du lourd fardeau de leurs aînés. Il n’y a pas d’autre voie, car les rapports politiques multi-polaires ainsi que la globalisation des problèmes nécessitent des rapports d’égalité fondés sur la confiance réciproque entre peuples souverains.

Après la reconnaissance par la France que l’esclavage est un crime contre l’humanité, à l’ère de la cohabitation Chirac-Jospin, la déclaration de Hollande laisse apparaître que le nouveau Président a décidé d’entrer dans l’Histoire en travaillant à la réconciliation d’une France multiculturelle. La tâche est immense. Elle ne peut être reportée à plus tard, car le monde change à vive allure et les puissances occidentales n’arrivent plus à suivre le rythme. Elle pourrait être salutaire pour les peuples d’outre-mer, en quête de nouveaux modèles de développement ainsi que des rapports apaisés et moins complexes avec le voisinage.

J.B.


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