De Paul Vergès au Pape, il ne manque plus que Didier Robert

19 juin 2015, par J.B.

L’intervention du Chef de l’Eglise était très attendue. Il est disponible sous forme d’une lettre circulaire de près de 200 pages dont une part importante concerne son Magistère. C’est un cri d’alarme et un message d’espoir. A 5 mois de la Conférence mondiale qui se tiendra à Paris, en décembre, il jette un pavé dans la mare des conservateurs et des gaspilleurs en tout genre. Didier Robert est directement concerné.

La partie universelle est intitulée : « Mon appel » dans laquelle il proclame « le défi urgent de sauvegarder notre maison commune » (qui) « inclut la préoccupation d’unir toute la famille humaine dans la recherche d’un développement durable et intégral ». Tout est dit et il élargit ainsi le cercle des nombreux responsables qui se battent pour une prise de conscience maximale qu’un autre monde est nécessaire et c’est possible, car on ne peut pas désespérer de l’Humanité.

Le souverain pontife reconnaît l’immense travail déjà accompli de la conscientisation à l’action. C’est pourquoi il « souhaite saluer, encourager et remercier ceux qui travaillent pour assurer la sauvegarde de la maison que nous partageons ». Une « gratitude spéciale » pour « ceux qui luttent avec vigueur pour affronter les conséquences dramatiques de la dégradation de l’environnement sur la vie des plus pauvres dans le monde ».

Dans ce contexte, comment ne pas rappeler la première alerte lancée par Paul Vergès, en 1995 ? Sitôt élu sénateur, en 1996, il présente un texte qui demande de faire du réchauffement climatique et ses conséquences, une cause nationale. Il reçoit l’unanimité de ses collègues. À ce moment, il fait passer cette question environnementale de l’expertise écologique à la décision politique. L’aide à la décision a nécessité la création d’une structure de réflexion et de préconisation. Paul Vergès préside l’ONERC (Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique) depuis sa création en 2001. Il a remis de nombreux documents et de préconisations à tous les gouvernements qui se sont succédés durant cette période.

Après tout ça, il est vraiment irresponsable et inconséquent de continuer la NRL. On peut être obstiné mais quand même pas têtu ! Le Pape a mûri ses réflexions et les expose 20 ans après le dirigeant communiste réunionnais. Il n’y a pas de fatalité en politique. Didier Robert doit comprendre que sa position est intenable. A 5 mois de la grande Conférence de Paris, c’est se moquer de toute l’Humanité. Il est encore temps de se montrer à la hauteur de l’Histoire.

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