De plus en plus de morts du chikungunya

8 février 2006

Elle est vraiment indécente cette dissonance entre certaines autorités sanitaires de La Réunion et de Paris à propos de la tragédie vécue par la famille du jeune Dylan, mort à 10 ans des suites du chikungunya, le 13 janvier dernier à Sainte-Suzanne. Les unes affirment que l’enfant est décédé "directement" de ce virus, ce que les parents ont appris seulement le 3 février... par la télé et qui leur a valu des excuses officielles des représentants de l’État pour leur avoir caché la vérité. Les autres désavouent leurs collègues et disent que cela n’est pas prouvé.
Comment peut-on “zoué èk la boul” à ce point avec une famille endeuillée ?

Ce mépris est du même ordre que celui exprimé envers les Réunionnais depuis le début de cette épidémie en leur cachant la vérité sur l’ampleur du fléau, sur la gravité du mal et sur la nocivité des pesticides.
Tous ceux qui écoutent les avis de décès sur Radio Réunion s’en rendent compte : actuellement les annonces sont très longues. Ce que confirme Chloé, une des animatrices chargées de cette rubrique : "le nombre des décès annoncés sur notre antenne a beaucoup augmenté ces derniers temps, il est supérieur à 10 par jour et monte parfois jusqu’à 15 par jour, voire plus".

Bien sûr, tous ces défunts n’ont pas été atteints par le chikungunya, mais le nombre de personnes contaminées par ce virus explique certainement qu’il y a de plus en plus de décès liés à cette maladie. Il faut donc cesser de dire que l’on ne meurt pas du chikungunya.
En France, les épidémiologistes de l’INSERM n’hésitent pas à dire que la canicule a été responsable de presque 15.000 décès en France au mois d’août 2003, même si ces décès étaient également liés à d’autres facteurs. Il faut arrêter de brouiller le message adressé aux Réunionnais et respecter leur droit à la vérité.

L. B.


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Témoignages - 80e année


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