Décentralisation

20 juillet 2005

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Président du Conseil d’administration du Groupe hospitalier Sud-Réunion (GHSR), André Thien-Ah-Koon a donné lundi son point de vue sur une réforme du gouvernement : la “nouvelle gouvernance des hôpitaux”. Dans son intervention, le maire du Tampon a fait part de ses inquiétudes concernant en particulier les effets néfastes de cette réforme sur le financement de la formation des personnels hospitaliers. "Depuis le 1er juillet, la loi transfère au Conseil régional les charges anciennement financées par l’État". Et de préciser que sur le plan des transferts financiers correspondant, c’est le flou : "nous n’avons aucune nouvelle et il manquerait pour toute la France (...) 30 millions d’euros. Chez nous cela représente 1,8 million d’euros pour un semestre", affirme le député UMP.
Il ajoute que pour le GHSR, cela concerne plusieurs centaines de personnes : infirmiers et infirmiers anesthésistes.
On a donc un député de la majorité gouvernementale qui met le doigt sur une carence mainte fois soulevée au sujet de l’approfondissement de la décentralisation tel qu’il est mis en œuvre depuis 2002 : l’absence concrète de garantie que les transferts financiers de l’État seront à la hauteur des nouvelles compétences des collectivités locales.
Ce désengagement de l’État est d’autant plus inquiétant qu’il concerne une population en constante augmentation, où l’offre de soins devra croître de la même façon. "La voie empruntée par la réforme, pour tortueuse qu’elle soit, aura nécessairement une incidence sur le porte-monnaie des citoyens concernés", note le député UMP, qui souligne "les incertitudes qui pèsent sur l’hôpital public".
Cela veut dire qu’en matière de décentralisation, l’État fait le contraire de ce qu’il devrait. En mesure-t-il bien les conséquences ?

Manuel Marchal


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