Décoloniser les esprits

20 mai 2010, par LB

Hier, nos deux confrères quotidiens ont annoncé l’ouverture, la veille à Nouméa en Nouvelle-Calédonie, d’un séminaire régional de l’Organisation des Nations Unies (ONU) sur la décolonisation. Une trentaine de pays participent à ce séminaire, organisé pour la première fois dans un territoire non-autonome du Pacifique par le Comité spécial de décolonisation de l’ONU.
Selon le président de ce Comité, « la décolonisation peut avoir plusieurs facettes, comme l’indépendance ou la libre association ». « L’essentiel est qu’elle soit l’expression de la volonté du peuple », a précisé Donatus Keith St-Aimée.

Évidemment, nous n’allons pas tomber dans le piège des polémiques stériles que les ultras conservateurs ont toujours mis en avant à La Réunion à ce sujet. D’autant plus que cette problématique est très spécifique dans notre île et qu’elle ne trouvera sa solution que par un large consensus entre Réunionnais et dans le cadre d’un partenariat loyal avec l’État au sein de la République.
Ceci dit, on aurait tort de croire ou de tenter de faire croire que le combat pour le développement durable de La Réunion ne peut pas prendre en compte la question d’une gouvernance démocratique et libre, où l’ensemble des Réunionnais sont des acteurs responsables de la construction de leur avenir. C’est cela tenir compte de « la volonté du peuple ».

Le respect des spécificités de notre île, la valorisation des atouts naturels, économiques et culturels du pays, comme la prise en compte de l’esprit de responsabilité qui anime de plus en plus les nouvelles générations sont des conditions incontournables d’un développement durable. Cela passe par une décolonisation des esprits et, comme le disait Laurent Vergès, par la nécessité d’« assimiler sans être assimilé ».
La population réunionnaise est de plus en plus consciente qu’elle est victime aujourd’hui d’une crise issue d’un modèle mondial hérité de la période coloniale. D’ailleurs le succès de la manifestation d’hier des travailleurs du BTP montre que "nou lé kapab" et que les Réunionnais sont plus que jamais déterminés à décoloniser les esprits.


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