
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
12 mai 2020, par
Alors que vient de débuter le déconfinement, une question reste entière : pourquoi avoir cherché à l’accélérer alors même que le consensus scientifique réclamait d’avoir plus de temps pour le préparer, et surtout, de le faire avec des moyens suffisants, à savoir un test massif de la population et la mise à disposition de suffisamment de masques pour tous nous protéger (un grand problème que nous aborderons) ?
Il y a une réponse unique à cela. Comme on a pu le voir avec l’école, la volonté de déconfiner rapidement, alors que cela semble plus que précipité étant donné le peu de moyens mis en œuvre, répond en réalité à une question idéologique : celle de protéger le grand patronat et le système qui le fait prospérer, le capitalisme.
Cette position idéologique se retrouve évidemment dans les mesures économiques prises ces dernières semaines dans la volonté d’une « reprise économique rapide ».
Si des mesures intéressantes sont à noter, telles que la protection des travailleurs en chômage partiel, la garantie par l’Etat du maintien des salaires au SMIC, ou en théorie les aides octroyées aux TPE, force est de constater que la situation est plus compliquée qu’il n’y paraît.
En premier lieu, il faut voir à qui bénéficient les aides, et qui est amené à participer au financement de ces dernières.
Sans grande surprise, c’est le grand patronat qui en ressort gagnant. Tout d’abord, car comme toutes les autres, les grandes entreprises ont le droit à des financements, pour autant, ils se font sans contrepartie sociale. L’Etat a ainsi octroyé 7 milliards d’euros à Air France, sans imposer par exemple d’empêcher les licenciements à l’issue du déconfinement. Dans le même temps, les grandes entreprises comme les grandes fortunes ne sont pas appelées à contribuer à l’effort envers les travailleurs et les entreprises, alors que la levée d’impôts, en particulier sur la fortune, permettrait de réinjecter des milliards d’euros afin de protéger les travailleurs les plus pauvres et de financer notre système de santé.
De même, un grand nombre de travailleurs ne dépendant pas de secteurs dits stratégiques, ont été forcés à continuer de travailler durant ce confinement. On peut par exemple penser à Amazon, qui aura profité de cette période pour mettre en danger ses salariés, ce qui aura surtout permis pour leur patron ainsi que les actionnaires d’engranger toujours plus de profits.
On pourra également rajouter que les autres grandes mesures économiques sont loin d’être là pour défendre les travailleurs, mais plutôt pour plaire au grand patronat. Les plus emblématiques sont les premiers décrets pris par le gouvernement le 26 mars allant dans la destruction toujours plus importante du code du travail :
- Augmentation de la durée maximale de travail par jour, par semaine allant jusqu’à 60h selon le secteur, baisse du temps de repos.
- Droit d’imposer la prise de congés, de RTT.
Ces annonces, même si elles seront en théorie limitées dans le temps (jusqu’au 31 décembre) restent très inquiétantes pour les droits des travailleurs et sont très idéologiquement marquées dans le sens de la défense du grand patronat et du capitalisme.
Enfin, existe également, et c’est sans doute le plus grand scandale des mesures en faveur de l’économie, la volonté de vendre et à un prix non encadré les masques de protection, pourtant devenus obligatoires dans de nombreuses circonstances (transports en commun, la plupart des commerces, etc.). A cela s’ajoute le nombre impressionnant de masques pouvant être écoulés dans la grande distribution, ce qui est indécent lorsque l’on sait la pénurie de masques et de protections qu’ont pu connaître au cours des derniers mois les soignants au plus fort de cette crise du COVID-19.
On peut donc s’interroger : pourquoi ces masques ne sont-ils pas accessibles au plus grand nombre, et donc distribués par l’Etat ?
La réponde est encore une fois idéologique. Si officiellement c’est pour favoriser « l’innovation », ne nous faisons pas d’illusion. Ce n’est qu’un des marqueurs idéologiques du capitalisme, où l’Etat ne doit qu’avoir un rôle tampon et ne doit donc pas gêner le marché, à savoir ici la vente de masques. Il est donc impossible pour nos gouvernants, qui ne vivent qu’à travers ce prisme, et ce au mépris de la santé humaine, de considérer qu’un objet nécessaire à la survie de sa population puisse être gratuit et en libre-service.
On le voit bien nos gouvernants, loin de chercher à défendre les plus précaires, les exclus, profitent de cette crise sanitaire pour faire avancer ses pions idéologiques allant dans le sens du grand patronat et du capitalisme. A ce constat doivent maintenant s’y opposer des actes.
Il est plus que jamais temps de construire un nouveau modèle de société non basée sur les profits mais sur la défense des exclus de ce système, les travailleurs, les plus précaires, à redonner du sens à ce que solidarité veut dire.
Et ce modèle, nous devons penser à le mettre en place dès que possible à La Réunion, un projet par et pour les Réunionnais où nous, plus que partout ailleurs, savons ce que veut dire l’exclusion, la précarité, mais surtout, nous savons et nous devons remettre en place ce que l’on nomme la solidarité.
Mathieu Raffini
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