Démission

15 avril 2006

Continuons notre réflexion sur ce problème de la flexibilité du Droit du Travail. Mercredi soir sur Tempo, on a pu voir l’émission “France Europe Express” animée par Christine Ockrent, propagandiste du “oui” au référendum du 29 mai 2005 sur le projet libéral de Constitution européenne. Elle avait invité plusieurs universitaires, une représentante de la Confédération étudiante, un ancien ministre socialiste, Claude Allègre, et un ministre UMP, Gérard Larcher.
Ces personnes devaient surtout débattre de l’inadéquation entre la formation et le marché de l’emploi. En dehors de l’évocation de quelques pistes pour combler ce fossé - comme la professionnalisation des études universitaires ou l’amélioration de l’orientation des élèves et des étudiants -, ce débat n’apporta pas grand chose. Personne n’est allé au cœur du problème.
Ce qu’il faut avoir présent à l’esprit, c’est que depuis une trentaine d’années, le droit à un emploi pour tous, pourtant inscrit dans la Constitution française n’est plus pris en compte par l’État, dont c’est la responsabilité. L’accès à l’emploi est désormais soumis aux règles du marché - la loi de l’offre et de la demande - sur le marché du travail. De même que le niveau des salaires, soumis aux mêmes pressions, et donc généralement très bas.
L’État, démissionnant ainsi de son obligation de faire respecter un droit aussi fondamental que l’emploi, s’interdit de fait toute intervention essentielle dans le domaine de l’économie. C’est la porte ouverte à toujours plus de flexibilité, plus de précarité, plus de bas salaires...

L. B.


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