Démocratie piétinée

24 juillet 2004

Ce qui s’est passé hier à l’Assemblée nationale au sujet de la décentralisation est très grave - sur le fond comme sur la forme - et aura des conséquences très dommageables pour les populations des régions d’outrer-mer.
En effet, aucune des déclarations du gouvernement ne répond aux inquiétudes de la quasi totalité des élus de l’Outre-mer. Pire : elles se basent sur des lois - loi Girardin, loi sur l’octroi de mer - qui n’ont pas pour vocation de compenser les effets de la décentralisation. Ce n’est donc pas une réponse pertinente à des interrogations légitimes, liées à la situation actuelle et à celle de demain.
En “renvoyant” les élus de l’Outre-mer à ces lois et dispositifs, le gouvernement ne fait face à aucune responsabilité. Ce projet de loi devrait engager les collectivités locales sur du très long terme ; or, force est de constater que la vision sans avenir du gouvernement n’est pas de la politique responsable.
Le rejet de la quasi totalité des demandes formulées par les élus d’outre-mer, quelle que soit leur appartenance politique, est le reflet d’une attitude de mépris.
Il y a aussi un cynisme incroyable dans les propos du porte-parole du gouvernement : il trouve “normal” que l’Europe prenne en compte les spécificités de l’Outre-mer, mais il estime que l’État français n’a pas à appliquer le même raisonnement.
En renvoyant systématiquement les problèmes posés aux solutions existantes, le gouvernement est en train de commencer son désengagement vis-à-vis de l’outre-mer. Tout en piétinant la démocratie.

D. B.


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