Dérive

27 avril 2007

Tout le monde a vu ou entendu la place accordée avant-hier par les médias à la déclaration que devait faire François Bayrou au sujet du 2ème tour de l’élection présidentielle. C’était un événement “très attendu”.
Finalement, le candidat de l’UDF a parlé mais n’a pas donné de consigne de vote à ses électeurs. Ceux-ci seront entièrement libres de voter “Ségo” ou “Sarko” le 6 mai, voire même de voter blanc ou de s’abstenir.

Ce refus de François Bayrou de prendre clairement position ne lui a valu aucun reproche de la part de la candidate socialiste, qui avait pourtant quémandé son soutien. Cela n’a pas empêché Mme Royal de dire que si elle est élue, il y aurait « bien sûr » des ministres UDF dans le gouvernement et qu’elle va intégrer dans son programme des positions de François Bayrou, ex-ministre d’Édouard Balladur.
Toutes ces déclarations montrent que le PS est tellement affaibli - malgré les ralliements dont il a bénéficié dès le 1er tour -, qu’il est obligé d’aller quêter les voix de l’UDF. Après avoir laminé ses alliés progressistes, il n’a pas d’autre solution que de se tourner vers la droite, s’il veut s’en sortir.

Pendant toute la campagne, les dirigeants socialistes n’ont cessé de répéter : “la gauche doit voter à gauche et la droite à droite”, “la gauche et la droite c’est très différent” et “le vote utile c’est le vote de gauche pour battre la droite”. Et là, qu’est-ce qu’on voit ? Une ouverture totale à la droite.
Cette dérive du PS vers la droite est le fruit d’une stratégie mise en place dès le début des années 70. Voilà à quoi arrive un parti politique quand la priorité à laquelle il consacre son temps n’est pas de résoudre les problèmes du pays mais de marginaliser ses alliés.

L. B.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus