Derrière un “fait divers”

31 mai 2006

Vendredi dernier, une jeune femme est entrée dans une école primaire de Saint-André et a enlevé pendant plusieurs heures un élève âgé de six ans. Lundi, les parents d’élèves de l’établissement se sont mobilisés à juste raison afin d’obtenir de la Commune davantage d’effectifs pour assurer la sécurité des enfants dans un lieu public d’éducation.
La réponse de la Mairie a été catégorique : il n’y aura pas plus de personnels. Et il sera désormais interdit aux parents d’élèves d’entrer dans l’école. Sans que pour autant soit réglé le problème de la sécurité des enfants devant l’école, avant et après les cours.

La façon des élus saint-andréens de traiter ce “fait divers” est révélatrice d’une démarche dont les conséquences peuvent être très graves pour toute la société. En effet, leur attitude est dans la logique du système économique dominant :
1) pas question de renforcer le service public de l’éducation avec du personnel formé à des emplois pérennes ;
2) pas question d’ouvrir davantage l’école aux parents et de les associer - en concertation avec l’équipe éducative - à l’accueil des élèves, à leur surveillance, à leur éducation parascolaire, etc... Au contraire, on leur ferme l’école.

Derrière cela, on cultive la peur et la méfiance de tout : la méfiance de l’autre et des autres. Au lieu de favoriser la rencontre, les échanges, le lien social entre les parents, les enfants et les éducateurs, on encourage l’individualisme et on discrédite le vivre ensemble.
De plus, on tourne le dos aux objectifs fondamentaux de l’École : favoriser la vie citoyenne et construire une société solidaire.

L. B.


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