Des cris à faire entendre aux États-Généraux et partout !

9 avril 2009

Depuis lundi soir, les nombreuses personnes qui ont vu "Zot Mag" sur Télé-Réunion n’arrêtent pas d’en parler, tant cette émission les a marquées par la force des messages délivrés par les Réunionnais les plus exploités, opprimés et méprisés. Et félicitation à toute l’équipe de RFO pour avoir contribué à faire entendre ces cris.
En effet, dans la plupart des médias, y compris ceux qui se disent "libres" ou ceux du service public d’information, les revendications et les propositions des Réunionnais qui luttent pour changer cette société injuste sont généralement étouffées, au profit des exploiteurs et autres assistés de luxe. Or il faut dire et répéter qu’il n’y aura pas de développement durable à La Réunion sans une information réellement libre.

Lorsqu’on entend dans "Zot Mag" un grand nombre de jeunes du Chaudron et d’autres quartiers fortement frappés par le chômage exprimer leur colère et leur désespoir, cela nous interpelle. Lorsqu’on les entend dénoncer le manque d’écoute, de respect et de reconnaissance dont ils souffrent de la part du monde économique, administratif et politique, cela nous oblige à nous interroger sur les causes de ces phénomènes inacceptables.
« Je n’ai pas d’avenir », lance un jeune de vingt ans privé d’emploi ; il est soutenu par une jeune fille, Corinne, qui crie : « Quand un Réunionnais a un diplôme, on lui dit de partir ailleurs et on fait venir des gens de là-bas ». Une autre jeune, Évelyne, dénonce la "préférence métropolitaine" appliquée dans le pays : « pour nous embaucher, on nous demande de l’expérience dès que l’on sort de l’université ; et en plus, avec le syndrome de la goyave de France, on ne prend pas ceux qui ne sont pas blancs ».

Au cours de ce débat très riche et parfois tendu, des personnes comme la conseillère régionale Denise Delorme, l’étudiant responsable de l’UNEF, Gilles Leperlier, l’artiste Éric Isana etc… ont présenté quelques pistes de solutions à ces graves problèmes. Et un peu plus tard, dans le JT Kréol, Éric Murin, président du CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires), a souligné l’urgence de « rendre les Réunionnais acteurs du développement de leur pays ».
Après les premières victoires du COSPAR et la création du collectif Kiltir Partou, de nouvelles occasions se présentent pour aller dans ce sens. Il y a des cris à faire entendre aux États-Généraux et partout !

L. B.

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