Des élus font la course à la séduction

2 février 2018, par J.B.

L’année dernière, le gouvernement a lancé les Assises des Outre-mer. En ce début 2018, les choses se précisent. Ainsi, une révision constitutionnelle est à l’ordre du jour, ainsi qu’un « véhicule législatif unique » destiné à l’outre-mer a dit en substance le président de la République lors de son voyage en Guyane. Ces initiatives se déroulent sur fond de montée des revendications pour une autre relation entre le pouvoir central, la Corse et les outre-mer. Dans ses vœux 2018, la ministre des Outre-mer a utilisé un vocabulaire qui n’est pas anodin. Elle a rappelé que cette année, la Kanaky fera le choix « de la souveraineté ». En Corse, c’est une coalition d’autonomistes et d’indépendantistes qui a obtenu la majorité absolue dans une nouvelle collectivité territoriale unique dotée de compétences plus larges que celles de Martinique et de Guyane.

Pendant ce temps à La Réunion, la situation sociale ne s’améliore pas. Plus de 180.000 Réunionnais sont inscrits à Pôle emploi, plus de 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. La flambée des prix consécutive au passage de Berguitta touche particulièrement les plus démunis, tandis que la hausse de 11 centimes du prix du litre de gasoil aura des répercussions sur tous les coûts. Ceci illustre le résultat d’un système bloqué qui n’arrive pas à résoudre les problèmes de la population.

C’est cette année que le gouvernement compte mettre en œuvre ces projets. Voici donc de quoi intéresser les élus. Pour certains, ce n’est pas le cas. Ils préfèrent faire la course à la séduction. Les cérémonies des vœux de ces responsables sont révélatrices de cet état d’esprit. C’est tout d’abord Gilbert Annette qui se pose comme un fidèle soutien d’Emmanuel Macron qu’il couvre d’éloges. C’est ensuite Thierry Robert qui va rencontrer le chef de l’État à l’Élysée. C’est enfin Didier Robert qui annonce sa rupture avec les Républicains, tout en affichant un soutien à la politique du gouvernement. Il a même annoncé la venue dans notre île du Premier ministre cette année.

Dans cette course pour séduire le pouvoir et donc apparaître comme son représentant à La Réunion, les problèmes de la population passent au second plan. L’occasion de réfléchir à l’avenir de La Réunion est donnée. Les élus sont invités à faire des propositions à ce sujet. Gageons que la classe politique réunionnaise sera au rendez-vous pour écouter enfin la principale demande de la population : régler nos problèmes.

J.B.

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