Des galettes de terre

6 juillet 2006

La Coupe du Monde de foot continue d’animer à travers la planète ses vagues d’émotions individuelles et collectives, qui culmineront ce dimanche. Au-delà des champions qui seront consacrés lors de la finale, cette fête sportive aura eu le mérite de nous faire réfléchir sur un certain nombre de valeurs humaines qu’elle a exaltées un mois durant.

Un mois où le monde a continué de tourner, avec ses tragédies et ses bonheurs quotidiens. Parmi ces drames, il y a celui de cette jeune maman mauricienne de 32 ans et de sa fillette de 5 ans découvertes mortes de faim dans leur appartement près de Paris.
Ces décès et le fait qu’ils soient découverts seulement plusieurs mois après sont révélateurs des profondes injustices et solitudes de notre société, où le mot d’ordre principal de ses élites est : que chacun se débrouille comme il peut...!

Question débrouille, dans les bidonvilles et les campagne d’Haïti, de plus en plus de personnes mangent des galettes de terre pour ne pas avoir faim. On mélange de l’argile avec de l’eau, un peu de beurre et de sel, puis on filtre la boue ainsi obtenue dans une bande de tissu afin d’en extraire le gravier et autres débris. La boue est alors moulée en disques de deux centimètres d’épaisseur aux dimensions d’un CD, qui sont ensuite séchés au soleil.
Leur préparation se fait dans des conditions d’hygiène déplorables. Dégoulinant de sueur sous un soleil de plomb, les brasseurs de terre, gagnant moins de 2 euros par jour, disposent les tablettes à sécher parmi les ordures, où prolifèrent rats et chiens faméliques.
Avec toutes les richesses qu’il y a dans le monde, ceci est-il acceptable ?

L. B.
(avec l’AFP et Syfia)


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