Des médias libres de défendre les Réunionnais ?

31 mars 2009, par LB

Récemment a été annoncé par un confrère que la direction financière de l’un des trois quotidiens de l’île, le "J.I.R." plus précisément, allait être reprise par un homme d’affaire réunionnais, après avoir été longtemps dans les mains d’un groupe antillo-parisien. D’un certain point de vue, on peut s’en féliciter, car il vaut mieux que le capital médiatique de La Réunion soit dans la main de Réunionnais plutôt que dans celle des intérêts néo-colonialistes.
Dans le même temps, il faut bien que l’on se pose la question : le plus souvent, au service des intérêts de quelles catégories sociales les propriétaires de ce capital médiatique le mettent-ils ? Autrement dit, quelle est la ligne éditoriale de nos médias ?

Demain commence la 7ème édition de la Semaine du Développement Durable et, dès à présent, on a la preuve, par le nombre et la qualité des manifestations organisées à cette occasion dans toute l’île, que les Réunionnais s’intéressent à ce concept. On sait également que les dizaines d’organisations syndicales, politiques et associatives qui constituent le COSPAR inscrivent leur combat actuel pour les mesures d’urgence sociale dans la perspective d’un développement durable.
Il en est de même pour les dizaines d’associations culturelles, artistiques et éducatives regroupées dans le Kolektif Kréol autour de la cause identitaire réunionnaise. Citons aussi les diverses collectivités réunionnaises et les autres institutions de l’île qui ont fait du développement durable leur priorité.

Tout cela nous prouve que l’élaboration consensuelle d’un projet pour aller tous ensemble dans ce sens est vraiment une condition essentielle afin de résoudre nos problèmes. Ce sera l’un des enjeux non seulement des États-Généraux programmés pour le mois prochain mais aussi de l’actualité réunionnaise dans les prochaines décennies.
Or, quelle sera la priorité pour les médias dans le traitement de l’actualité ? Continueront-ils, pour l’essentiel, à être soumis aux exigences du marché, du capital, du "consommer toujours plus" pour enrichir toujours plus ceux qui les financent avec leur publicité, à combattre ceux qui s’appellent "Vergès" et leurs amis, à faire des diversions sur des sujets secondaires et à mettre de côté le plus important ? Ou bien seront-ils enfin libres de défendre les intérêts des Réunionnais et leur droit à l’information ?

L. B.


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