Des questions taboues ?

4 mars 2009, par LB

Comme le dit Justin dans son éditorial en créole (Sa lé rézonab ! Sa lé valab !), le débat télévisé organisé lundi soir par Télé-Réunion et retransmis dans le cadre de l’émission "Zot Mag" était très intéressant. On a pu y constater notamment de nombreuses convergences d’idées entre les divers citoyens, élus et représentants d’organisations syndicales et associatives qui se sont exprimés en faveur du mouvement social et politique actuel du peuple réunionnais pour résoudre nos problèmes.
Un peu plus tôt, Radio-Réunion diffusait également sur le même sujet un débat, auquel — contrairement à l’autre — ont également participé des représentants du monde économique. Alors bien sûr, des divergences de vues ont été exprimées entre ces derniers et le syndicaliste représentant le COSPAR mais les échanges sont restés courtois et sans agressivité.

Au cours de ce débat, un porte-parole du patronat a même reconnu que les résultats de la croissance économique sont « inégalement partagés » et il a déclaré qu’« il faut un dialogue social sérieux » afin de « créer de la richesse et voir comment la répartir » car « la quantité de jeunes Réunionnais sans travail est un problème majeur ». On ne peut que se féliciter d’entendre de tels propos de la part d’une telle personne.
Mais on peut aussi déplorer que dans le monde patronal la tendance majoritaire ne soit guère favorable ni au dialogue social, ni à un partage équitable des richesses créées par le travail. Si certains patrons se demandent qui doit payer, il suffit de leur répondre : ceux qui réalisent des profits, en retirent des revenus élevés et étalent leur richesse ont largement les moyens de donner 200 euros par mois aux Réunionnais les plus pauvres, dont le revenu médian est deux fois plus bas qu’en France.

Tout cela nous prouve que le modèle de développement imposé aux Réunionnais n’est ni solidaire ni durable. Et lorsque le porte-parole du monde économique cité plus haut accorde la priorité à la « croissance » et à la « compétitivité », on s’interroge sur la finalité de ces concepts.
La "croissance" est au service de quoi et de qui ? La "compétitivité" peut-elle être la base d’une société cohérente et harmonieuse ? Les Réunionnais ont-ils le pouvoir de décider ensemble une politique équitable des prix, des revenus et de la fiscalité (directe et indirecte) ? Ces questions sont-elles essentielles ou… taboues ?

L. B.

Lutter contre la vie chèreCOSPAR

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