Des questions toujours d’actualité

16 mars 2006

Dans quelques jours, La Réunion va célébrer les 60 ans de l’abolition du statut colonial. La loi promulguée le 19 mars 1946 avait 3 grands objectifs. Il s’agissait d’améliorer la situation sanitaire d’un pays où l’on mourrait en masse du paludisme et de la pauvreté.
Mettre fin au statut colonial, c’était aussi étendre à notre île le champ d’application des lois sociales votées en France, en particulier les conquêtes du Front populaire et le programme du Conseil national de la Résistance. C’est-à-dire la fin de la précarité du travailleur réunionnais, à l’origine de la pauvreté de masse de l’ancienne colonie.
Décoloniser La Réunion, c’est aussi sortir le pays du sous-développement.
60 ans après, ces grands objectifs ne sont pas malheureusement pas atteints. Depuis 1 an, l’épidémie de chikungunya montre que la sécurité sanitaire des Réunionnais n’est toujours pas garantie. Ce jeudi, les travailleurs sont mobilisés pour refuser l’inscription de la précarité dans la loi, et le chômage touche gravement notre société. Par ailleurs, 2 industries majeures du pays sont gravement menacées : la filière canne-sucre et le tourisme jouent en ce moment leur avenir sur fond de mondialisation et de crise sanitaire.
À la veille de la célébration de la fin du statut colonial, c’est une situation étonnante. 60 ans après, la mobilisation reste d’actualité pour atteindre les 3 grands objectifs portés par les Réunionnais de 1946, les dépasser et aller vers le développement du pays.

Manuel Marchal


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