Des signes d’espoir

4 mai 2006

Les médias - mais ce n’est pas étonnant - ont accordé très peu de place à deux événements dont la portée pourrait avoir des retombées mondiales importantes, même s’il convient de relativiser leur portée et d’éviter toute illusion dans le contexte actuel.
Tout d’abord, samedi dernier, trois chefs d’État - les présidents bolivien Evo Morales, cubain Fidel Castro et vénézuélien Hugo Chavez - ont signé un “Traité de commerce des peuples” dans le cadre de l’Alternative bolivarienne pour les peuples d’Amérique (ALBA) constituée par ces trois pays. Cet accord commercial et cette structure d’intégration ont pour but de faire contrepoids aux accords de libre-échange que l’impérialisme américain veut imposer aux pays d’Amérique latine. Ils reposent sur les "principes d’aide mutuelle, de solidarité et de respect de l’autodétermination" pour faire respecter le "droit au développement que méritent et réclament les peuples".
Dans la foulée, le lundi 1er mai, le président bolivien a signé le décret nationalisant le secteur des hydrocarbures de son pays. Ce décret stipule que "l’État recouvre la propriété et l’entier contrôle de ces ressources".

En plein triomphe de l’ultra-libéralisme dans un monde de plus en plus uniforme (avec ses privatisations, délocalisations et flexibilités), ces nouvelles sonnent comme des coups de tonnerre. Les initiatives de ces États peuvent paraître totalement “ringardes” aux yeux des partisans du tout-marché, tellement elles vont à l’encontre du courant dominant.
Pourtant, si l’on va au fond des choses, qu’y a-t-il de plus normal, de plus logique et de plus juste ? Des nations se donnant les moyens d’agir au service de leur population dans le sens de la solidarité : voilà des signes d’espoir.

L. B.


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