Des sommets plutôt bas…

4 avril 2009, par LB

Après le Sommet du G20 jeudi dernier à Londres, les dirigeants occidentaux se sont fortement félicités des soi-disant avancées décidées par les représentants des 20 plus grandes puissances mondiales pour tenter de résoudre la crise économique et financière internationale actuelle. Ils mettent notamment en avant les 1.100 milliards de dollars de fonds publics qui seront injectés dans l’économie pour relancer la croissance, la publication d’une liste des paradis fiscaux complices des baisses d’impôts pour les plus riches et les nouvelles règles concernant les super-profits des spéculateurs et patrons aux parachutes dorés.
Aussitôt les bourses se sont envolées, montrant que le monde de la finance s’est réjoui en apprenant ces annonces du G20. Pour autant, l’humanité va-t-elle aller vers un développement durable et solidaire, au lieu de continuer à s’enfoncer dans l’abîme où la mène le capitalisme mondialisé ?

Plus concrètement, on peut se demander à quoi vont servir les centaines de millions de dollars investis dans le monde économique, pour quel type de croissance et qui va en profiter. Ainsi, par exemple, lorsqu’on décide de tripler les ressources du Fonds Monétaire International et de les porter à 750 milliards de dollars, ce bras séculier de la mondialisation dirigé par les Occidentaux va-t-il revoir sa politique de réajustement structurel qui brise les services publics des pays les plus pauvres ?
Par ailleurs, la "chasse" annoncée aux paradis fiscaux va-t-elle remettre en cause l’article 63 du Traité de Lisbonne, selon lequel « toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres (de l’Union européenne) et entre les États membres et les pays tiers sont interdites »… ? Enfin, on sait qu’un partage équitable des ressources au niveau planétaire n’a pas été mis en place au sommet de Londres, ni une échelle de revenus minimum et maximum.

Cela relativise donc beaucoup l’autosatisfaction des grands patrons du G20 et laisse planer un grand doute sur les issues positives à la crise après cette rencontre. D’autant plus que des mesures essentielles demandées par les pays du Sud n’ont pas été prises, comme par exemple la mise en place d’un système de monnaie commune mondiale.
Et voilà qu’au lendemain de la conférence à Londres s’est tenu à Stasbourg le Sommet de l’OTAN, une organisation militaire occidentale totalement inutile et gaspilleuse de milliards d’argent public transféré dans les entreprises de guerre, au moment où toutes les cinq secondes un enfant de moins de 10 ans meurt de faim. Décidément, voilà des sommets plutôt bas…

L. B.

G20Spécial 50 ans du PCR

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