Désengagement

22 octobre 2005

Devant les ravages de l’épidémie de chikungunya, la mairie du Port se mobilise et annonce la mise en œuvre et le financement de mesures concrètes pour faire reculer le paludisme.
Ces actes contrastent avec les annonces des services de l’État ayant en charge la responsabilité de la santé de la population. La dernière conférence de presse des responsables de la DRASS a délivré un message inquiétant de résignation, affirmant que cette maladie était maintenant endémique et qu’il était impossible d’éradiquer son vecteur, un type de moustique. Quant à la maladie elle-même, si elle ne tue pas directement, elle laisse de terribles séquelles qui peuvent être irréversibles.
Voici 50 ans à La Réunion, le paludisme faisait des ravages, il était endémique dans notre île. Le vecteur de cette maladie est un moustique, il a pourtant bien été éradiqué car chacun sait qu’aujourd’hui, on n’attrape plus le paludisme à La Réunion. Alors, si jamais par malheur il réapparaissait dans notre île, entendrait-on de pareils discours de la part de représentants de l’État ?
Dans cette affaire, on ne peut déplorer le silence quasi-unanime des élus et dirigeants politiques. Seul le Parti communiste réunionnais a rappelé à l’État ses responsabilités et a proposé des solutions pour combattre l’épidémie. Quant à la commune du Port, elle agit car l’État ne remplit pas son rôle. Il ne se donne pas les moyens de lutter contre une épidémie qui menace la santé de toute la population et oblige les collectivités réunionnaises à financer elles-mêmes une charge qui lui incombe. Voilà un exemple de la manière dont ce gouvernement traite le service public, en se désengageant d’une responsabilité qui lui incombe totalement.

Manuel Marchal


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