Deux mois avant la naissance du PCR

15 mars 2019, par Ary Yée-Chong-Tchi-Kan

Ce soir, les camarades de la section de Saint Denis ont invité les membres du Comité Central à partager une évocation historique relatif au 15 mars 1959. Que s’est-il passé ce jour-là ? Notre journal en a donné un aperçu, hier et avant-hier. Que doit-on en retenir ?

1-le rôle irremplaçable des communistes, le PCR en particulier, dans la défense des opprimés que l’actualité ignore. A l’époque les communistes étaient interdits d’antenne. La fraude était utilisée et organisée depuis Paris pour empêcher les communistes d’avoir des élus. Les tenants du système eurent eu recours à la violence, la fraude, la corruption et les tracasseries de toutes sortes contre leurs victimes. Les communistes se sont heurtés à l’appareil de l’Etat et de l’Eglise, 2 forces très organisées.

2-Heureusement, les victime et les communistes disposaient de Témoignages, le journal de “défense des sans défense” pour lutter et témoigner. Les chercheurs, écrivains et producteurs de documentaires sont contents de trouver dans les archives de Témoignages de quoi satisfaire leur curiosité. Citons entre autres les Enfants de la Creuse, les fonctionnaires exilés, les Jeunes du Bumidom, les avortements forcés à la clinique de Saint Benoit...C’est avec le temps qu’on mesure le rôle irremplaçable de Témoignages dans la transmission de l’histoire réunionnaise.

3-La communauté de lutte avec des démocrates est une autre leçon à retenir. A chaque étape de la lutte pour l’émancipation du peuple réunionnais, les communistes n’étaient jamais seuls car leurs solutions avaient un but stratégique de rassemblement. Le cas le plus célèbre reste quand même le sauvetage de l’usine coopérative de Quartier Français en 1954. Il devait unir la masse des planteurs de cannes aux travailleurs d’usines pour remporter 2 députés sur 3 aux législatives de 1956. L’histoire de cette lutte a été rendue célèbre par Emmanuel Genvrin qui en a tiré une pièce de théâtre et un opéra.

4-Paul Vergès retrouvera un siège à l’Assemblée Nationale seulement en 1986, en compagnie de Elie Hoarau qui faisait son entrée pour la première fois. De 1956 à 1986, nous avons été privés de mandat durant 30 ans ! Nos camarades ont démissionné un an et demi après. Il faut être communiste, convaincu des finalités stratégiques de l’instant pour “abandonner” un mandat de Député. Cet évènement mérite, à lui-seul, plusieurs thèses.

En conclusion, voici la principale leçon à retenir. Plus que jamais, il faut renforcer les connaissances des cadres du Parti et améliorer leur pratique. La célébration du 60e anniversaire de la création du PCR doit rappeler le contexte politique de violence, d’oppression et de fraude qui prévalait à la naissance du Parti. Seulement 2 petits mois séparent le 15 mars 1959 et le 18 mai 1959.

Ary

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