Un mémorial et un musée pour honorer la mémoire des victimes de l’esclavage

12 mai 2017, par J.B.

La dernière célébration de la Journée des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions placée sous la présidence de François Hollande s’est déroulée le 10 mai dans le Jardin du Luxembourg à Paris. À cette occasion, le président de la République a annoncé la création d’une Fondation pour la mémoire de l’esclavage en 2018. Elle sera précédée par un groupe d’intérêt public présidé par l’actuel ministre des Affaires étrangères. La nouvelle institution sera notamment chargée de l’implantation d’un mémorial pour les victimes de l’esclavage, ainsi que de la création d’un musée. Ces deux structures devront se situer à Paris.

Ancienne présidente du Comité pour l’histoire de la mémoire de l’esclavage et pressentie en tant que membre de la Fondation, Françoise Vergès est revenue mercredi sur cette annonce dans le journal télévisé d’Antenne Réunion. Voici les propos tenus :

« Ce groupe d’intérêt public a été créé avec un budget, mais aussi des personnalités. Le président sera sans doute Jean-Marc Ayrault, pour vraiment mettre la fondation en place. Nous ne sommes plus simplement à des objectifs, des rapports ou des propositions. Mais c’est vraiment de rassembler l’argent, et de définir et clarifier quels sont les objectifs et les missions de cette fondation ».

« C’est très important pour notre histoire, qui est encore très mal connue. Il y a encore beaucoup d’ignorance et d’indifférence. On ne comprend toujours pas l’importance qu’a eu cette histoire pour la culture, pour la manière dont on comprend le politique, la liberté, la fraternité. Il y a encore beaucoup de conséquences aujourd’hui, notamment pour nos territoires, les Outre-Mers, dans cet héritage de l’esclavage. Ce sont des territoires qui connaissent toujours de grandes difficultés, de grandes inégalités. La question de l’inégalité entre les Français, on l’a vu avec ce qui s’est passé en Guyane récemment ».

La décision annoncée par François Hollande signifie que la France va continuer à regarder son histoire en face. Un monument et un musée à Paris en seront l’illustration. C’est la conséquence d’une initiative venue des Outre-mer, de la part des descendants des victimes de l’esclavage.

J.B.

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