Devant les dégâts de ses choix politiques, la France appelle au sursaut citoyen

18 août 2015, par J.B.

Le président français François Hollande était en tournée à La Réunion, le 21 aout 2014, avant d’aller à Moroni, au Sommet de la COI, le 23 août. Un an après cette visite, quel est le bilan ?

La plus importante déclaration fut la réponse apportée à la filière canne-sucre. Cela faisait des mois que le PCR attirait l’attention du public réunionnais sur les conséquences du vote de la France mettant fin aux quotas de production en 2017, finie la politique du prix garanti. Attendu de pied ferme, François Hollande annonça clairement qu’il n’est plus possible de revenir sur la décision de “la fin des quotas”. Or, à aucun moment, cette décision n’a été discutée avec les Réunionnais. Nous avons une illustration supplémentaire que la France ne défend pas les intérêts des Réunionnais.

En clair, après 2017, le prix de référence c’est le cours mondial du sucre, nettement inférieur au prix garanti. Pour compenser les pertes et sauver une production importante, le président Hollande déclara qu’il faisait sienne l’évaluation de 38 millions supplémentaires aux 98 millions d’aides versées actuellement. Il précisa, cependant, qu’il devra demander l’autorisation à l’Union européenne ! Un an après, rien n’a été fait. C’est le silence, à Paris. Il n’y a pas photo : ils s’en moquent de la faillite de l’économie sucrière.

Le PCR tente une ultime démarche. Il a rendu publique une lettre qu’il a adressée au Président de la République, lui demandant d’intégrer la demande réunionnaise dans les dossiers qu’il va présenter à Bruxelles, le 7 septembre, en faveur des agriculteurs français. Nous verrons ce qu’il fera. Cependant, à sa décharge, ne devrions-nous pas nous interroger sur le silence de mort des Réunionnais, de leur classe politique, en particulier ? Enfin, ne faudrait-il pas dénoncer le rôle néfaste des médias qui amusent les Réunionnais avec toutes sortes de futilités, alors que nous allons vivre la plus grande catastrophe économique, sociale, environnementale et culturelle, si nous n’arrivons pas à arracher un soutien supplémentaire de 38 millions, de manière permanente. Comme dit le ministre de l’Agriculture, empêtré dans les discussions sur le prix du porc, il faut un “sursaut” de tous. C’est quand même lui qui a voté la fin des quotas et la liberté des prix...

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