Différence et spécificité

12 janvier 2005

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Lundi, lors de l’ouverture de la conférence des Petits États insulaires en développement, deux idées principales ont été largement évoquées. Tout d’abord, la création d’un observatoire destiné à prévenir les dégâts des tsunamis ; ensuite, la reconnaissance du concept de “vulnérabilité” par l’Organisation mondiale du commerce.
Dispersés aux quatre coins des trois grands océans, les pays insulaires ne veulent pas être broyés par la mondialisation croissante des marchés. Ils sont conscients que la remise en cause d’accords commerciaux préférentiels avec l’Occident aura un impact très négatif sur leurs économies et leurs sociétés.
En effet, celles-ci sont fragilisées par des handicaps structurels tels que l’éloignement lié à l’insularité. Sans compter que ces pays sont en première ligne lors de catastrophes naturelles. Ils vont subir de plein fouet les conséquences de la hausse du niveau des océans et de l’aggravation des phénomènes climatiques extrêmes (cyclones, sécheresses...) du fait du réchauffement de la planète. Enfin, ils doivent faire face à un accroissement important de leurs populations.
Au début de ce siècle, ces pays sont au pied du mur. Pour que ces sociétés puissent survivre, elles ont un défi à relever : faire entendre leur voix pour que les superpuissances économiques prennent en considération la richesse des différences apportée par tous les peuples, “grands” et “petits”, dans la construction d’un développement mondial soutenable, qu’ils auront la responsabilité de léguer aux générations futures.
À l’aube de ce siècle, ils accentuent une lutte solidaire, pour le respect de leur différence. Et dans cette mise à plat des relations Nord-Sud, La Réunion a sa contribution à apporter. Car comme tous les pays réunis actuellement à Maurice, elle défend son droit au développement dans ce dialogue des civilisations.

Manuel Marchal


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