Différentiel de développement

16 août 2007, par LB

Une forte émotion continue d’être ressentie par les peuples de la région près d’une semaine après la nouvelle tragédie survenue au large de Mayotte : ce naufrage entraînant la mort ou la disparition d’une quarantaine de migrants comoriens, toujours qualifiés trop rapidement de « clandestins » par certains médias.
Elles sont connues les raisons pour lesquelles des Comoriens fuient leur terre, au péril de leur vie, pour gagner l’île comorienne de Mayotte. C’est une île séparée de son archipel par des colonialistes français pour garder la maîtrise sur une voie de circulation maritime stratégique.

Interpellé à ce sujet par Paul Vergès dans les années 90, un ministre socialiste reconnaissait que la politique menée par l’État français aux Comores constituait « une véritable bombe à retardement dans cette région ».
Pour des intérêts économiques et géo-politiques, Paris a coupé un pays en deux, tout en sachant qu’allait se creuser un abîme entre les niveaux de vie, entraînant les drames de l’émigration. La “bombe à retardement” tue des centaines de personnes chaque année à bord des “kwassa kwassa”. Et ce n’est pas un nouveau radar de surveillance installé par la Rue Oudinot à Mayotte qui y changera quelque chose.

Le fond du problème, c’est le différentiel de développement créé entre Mayotte et les autres îles comoriennes. Et la seule solution que Paris et Moroni doivent mettre en œuvre, c’est le co-développement solidaire au sein de l’archipel avec La Réunion.
Mais ce différentiel de développement, on le trouve aussi à La Réunion même. Et au niveau planétaire, comme le montrent notamment les autres tragédies de l’émigration dans le monde. D’autres “bombes à retardement”.

L. B.


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