Double arnaque

24 mars 2005

Paniqué par la perspective de la victoire de plus en plus vraisemblable du “non” au référendum sur le projet de Traité constitutionnel européen, les tenants du “oui” cherchent à tout prix à rebondir dans l’opinion. Tous les moyens sont bons. Y compris les mensonges. La récente décision du Conseil européen en constitue un double, en l’occurrence.
D’abord, celui de faire croire que la directive Bolkestein est le seul argument qui amène une majorité de Français, de plus en nombreux, à rejeter le projet de Constitution européenne. Comme si ce pavé d’inspiration giscardienne ne contenait pas de nombreuses autres dispositions tout aussi calamiteusement ultra-libérales.
Le second mensonge, c’est de prétendre qu’on peut "réformer en profondeur" cette directive organisant la "libéralisation du marché des services" sans modifier la Constitution, elle-même, dont c’est l’un de ses quatre principes fondateurs. On nous demanderait donc d’avaliser un texte dont on modifierait une disposition essentielle, une fois le référendum passé, évidemment.
Mensonges et arnaque. Les réactions ne se sont pas fait attendre. Citons le Mouvement républicain et citoyen (chevènementiste), pour qui, "les 25 se prétendent décidés à revoir en profondeur la directive. En réalité, ils jouent la montre". Citons encore le Parti communiste français qui, dans un communiqué, affirme : "Selon certains, la directive Bolkestein serait enterrée. C’est totalement faux".
À l’UMP, au P.S. et chez les autres tenants du “oui”, on aurait bien tort de se frotter les mains. Cette manipulation lamentable ne pourra que renforcer tous ceux qui rejettent avec force l’ultra-libéralisme.

J.-M. C.


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