Droite et gauche

11 juillet 2007

Pressenti par Nicolas Sarkozy pour présider le Fonds monétaire international (FMI), l’ancien ministre socialiste de l’Économie, Dominique Strauss-Kahn, garde un silence prudent dans la mesure où rien n’est encore assuré. Mais une prudence dont n’use pas un autre ancien ministre socialiste, Jack Lang qui, lui, ne fait pas mystère de sa volonté de participer à la commission sur la réforme des institutions, comme le convie le Président de la République.

Cette initiative de Nicolas rencontre une certaine adhésion dans l’opinion. Nous sommes, en effet, loin du tollé suscité par la nomination de six personnalités dites de gauche dans un gouvernement dit de droite. Et si la “colère” reste de mise devant ce que certains qualifient de “débauchage”, on commence à voir poindre dans les rangs du PS un net sentiment d’“admiration”. « Si des chefs de gouvernement font appel à une personnalité socialiste, je ne vais pas m’en plaindre », souligne François Hollande. Le président pourra faire, ajoute-t-il, « ... toutes les opérations, toutes les sollicitations, manipulations qu’il voudra, il ne changera rien à cette logique politique : il y a une droite (...) et il y a une gauche ».

Sauf que le FMI que dirigera le socialiste Dominique Strauss-Kahn, dans l’hypothèse où sa candidature est retenue, est précisément l’institution en charge d’impulser et d’accentuer, au niveau mondial, le libéralisme économique et ses ravages. C’est vrai qu’il pourra compter sur le concours d’une autre « personnalité socialiste », le Français Pascal Lamy qui dirige l’Organisation mondiale du commerce (OMC), l’autre temple de l’ultralibéralisme. Une “logique politique” et économique à laquelle droite et gauche se plient dans une déconcertante complicité.

J.-M.C.


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