Drôle de cinéma

6 avril 2007

Décidément, la bataille des multiplexes de cinéma fait rage à La Réunion. Après les villes de Saint-Denis et de Sainte-Marie, qui se sont vivement opposées au travers des projets des deux investisseurs de l’île, c’est au tour maintenant de Saint-Pierre et de Saint-Louis d’être confrontées au même débat.

Les investisseurs, toujours les mêmes, n’ont pas du tout apprécié le jugement “à la Salomon” de la Commission départementale d’équipement cinématographique validant les deux projets. Selon eux, il fallait en choisir un et un seul. Ils en appellent donc aux pouvoirs publics.
Voilà une bien drôle de façon de poser le problème. Faut-il que le libéralisme économique soit à ce point en crise pour que ses protagonistes en viennent à réclamer l’arbitrage de l’État ?

Une autre posture, plus responsable celle-là, serait de considérer que le moment est peut-être venu de réunir autour d’une même table investisseurs, pouvoirs publics et représentants de la culture afin de se mettre d’accord sur un schéma directeur des salles à La Réunion, qui tienne compte des besoins de la population. Que l’on passe enfin de la logique de l’affrontement au dialogue, à la négociation et au consensus autour d’une vision globale du problème.

Au moment même où la circulation routière se rétablit à grand peine entre Saint-Louis et Saint-Pierre, il est malheureux de constater que les populations concernées soient incitées par des décideurs à se tourner le dos sur des projets à propos desquels elles n’ont pas été consultées. Au lieu que des élus se prêtent à ce jeu, ils feraient mieux de se concerter pour aller vers un développement cohérent du Sud !

J.-M. C.


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