Effondrement d’immeubles au Bangladesh : la responsabilité des Occidentaux

30 avril 2013, par J.B.

Le mercredi 24 avril dernier, à Dacca, capitale du Bangladesh, un immeuble de huit étages s’est effondré. Le bâtiment abritait plusieurs ateliers de confection, employant environs 3.000 personnes, en grande majorité des femmes. Le dernier bilan de la catastrophe faisait état de 381 morts et plus de 2.500 personnes sorties vivantes des décombres. Il s’agit du plus grave accident de l’histoire industrielle de ce pays. La région avait fait de la confection de vêtements le cœur de son développement.

Sept personnes ont été arrêtées, dont le propriétaire de l’immeuble, Sohel Rana, membre du parti au pouvoir. Ce dernier est accusé d’avoir enfreint le Code national de la construction, car on a constaté que l’immeuble était construit illégalement. D’ailleurs, au moment de son interpellation, il tentait de fuir son pays.

Les femmes qui travaillaient dans ces locaux insalubres confectionnaient des vêtements pour des grandes enseignes européennes et américaines. L’espagnol « Mango » et le britannique « Primark », ainsi que « Clean Clothes » d’Amsterdam, « Bon Marché » de Grande Bretagne, « Corte Inglès » d’Espagne, « Joe Fresh » du Canada et « United Colors of Benetton » sont accusées de détenir des ateliers à cet endroit et d’exploiter les personnes. Le salaire mensuel de ces femmes s’élève à 40 euros en moyenne alors que c’est le prix moyen d’un tee-shirt vendu par ces enseignes.

Cette catastrophe a mis en lumière des questions d’injustice et de responsabilité. Le profit capitaliste peut-il tout permettre ? Peut-on penser que les dirigeants de ces grandes enseignes n’étaient pas au courant des conditions des lesquelles ces femmes travaillaient ? Dans leur pays pourrait-ils se permettre de payer un salaire aussi bas à leurs ouvrières ? Certainement non. L’exploitation humaine au service de l’enrichissement des plus riches a été mise au grand jour. La responsabilité de ces enseignes doit être pleinement engagée.

Il en est de même pour la responsabilité de politiques. C’est un pays en plein essor. Il doit y avoir une volonté politique ferme de protéger les travailleurs du pays. On ne doit plus jamais accepter que des capitalistes exploitent à ce point les travailleurs. Les étrangers occidentaux ne l’auraient jamais fait, pas dans leur propre pays. C’est pourquoi la responsabilité des Occidentaux est totale.

J.B.


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