Effrayant

24 mars 2006

Depuis plusieurs semaines, le gouvernement UMP essaie par tous les moyens de faire passer son projet de Contrat première embauche (CPE). Le contenu de ce projet comme la méthode employée pour le mettre en œuvre sont inacceptables aux yeux d’une large majorité de Français et d’abord pour les premiers concernés, les jeunes, qui le font largement savoir dans la rue.
L’opinion n’accepte pas un type de contrat qui institutionnalise la précarité dans le travail et l’arbitraire dans les relations entre employeur et salarié. C’est une remise en cause de la lettre et de l’esprit du Droit du travail, avec toutes les conséquences que cela peut entraîner. L’opinion n’accepte pas non plus la tentative du gouvernement d’imposer son texte par la force, sans concertation avec les intéressés. Donc, sur le fond comme sur la forme, le CPE ne passe pas. Et le gouvernement doit le retirer.
D’autant plus que mardi dernier, devant un parterre de députés UMP, Dominique de Villepin a déclaré qu’il n’y aurait ni retrait ni suspension du CPE car "notre électorat ne nous le pardonnerait pas". Le chef du gouvernement mesure-t-il le côté effrayant d’une telle prise de position ? En effet, cela signifie que pour lui, il n’est pas le Premier ministre de la France et de tous les Français mais celui de ses électeurs.
Comment un responsable politique peut-il donner une image aussi partisane de l’État ? Ce sectarisme confondant est celui de l’ensemble du gouvernement qui, sur ce dossier du CPE, affiche sa totale solidarité avec le premier d’entre eux. Les manœuvres dilatoires de Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur et président de l’UMP, ne changent rien à cette donne fondamentale.

L. B.


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