Égalité des droits et solidarité

9 novembre 2005

Depuis quelques années, un concept revient régulièrement dans les propos de responsables politiques, voire socio-professionnels, comme un objectif proclamé ou comme une revendication : c’est celui d’égalité des chances. Le président de la République a encore fait sien ce mot d’ordre lors de sa brève allocution télévisée de lundi soir, en disant que ce serait là un moyen de ramener le calme dans les quartiers en difficultés et de répondre aux attentes des plus défavorisés.
Or il n’est pas juste de prôner “l’égalité des chances”. Car ce concept cautionne de fait la société inégalitaire qui est la nôtre et qui est basée sur la compétition entre les individus, la "concurrence libre et non faussée", la loi du marché, du profit, de la jungle, de l’argent-roi. Une société où domine le "tout à l’ego", comme dit le philosophe Régis Debray, et où il faudrait donner à chacun les mêmes chances, comme dans une loterie. Ce serait en fait encourager le règne de la loi du hasard.
Est-ce vraiment un hasard si, précisément, Jean-Paul Virapoullé - après s’être fait retoqué sur la parité - est l’un des rares politiciens locaux à s’être reconverti à “l’égalité des chances ?”
Pour bâtir une société plus humaine, il vaut mieux continuer et accentuer la lutte pour l’égalité des droits. Cette véritable égalité passe par la solidarité, c’est-à-dire par un partage plus équitable des richesses, par la priorité à la cohésion sociale.
Au moment où le Conseil général de La Réunion organise pendant 4 jours le premier “Salon de la Solidarité”, ces notions de respect de l’égalité des droits et de solidarité méritent d’être approfondies. Sinon on va continuer à se contenter de solutions insuffisantes et inadaptées aux problèmes de notre temps.

L. B.


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