Egalité réelle : Qui a peur du débat idéologique ?

26 juillet 2016, par Ary Yée-Chong-Tchi-Kan

Sous la signature SF, le journal le Quotidien rend compte de la Conférence de presse du PCR consacrée à l’accélération du calendrier égalité réelle. Comme j’ai assumé l’exposé principal et les compléments de réponses sollicitées par les journalistes, la parole m’est donnée sous forme d’interview. Les 3 questions résument assez bien la situation.

1-le PCR intervient régulièrement, pour le dénoncer, sur le projet d’égalité réelle. Qu’est-ce qui motive cette nouvelle sortie ?

2-vous estimez dans une précédente conférence de presse que l’égalité réelle n’était qu’un enfumage et qu’il était impossible de rattraper en vingt ans ce qui ne l’a pas été en 70 ans de Départementalisation. Pourquoi dans ce cas accordez-vous autant d’importance à ce sujet si vous n’y croyez pas ?

3-quelles actions envisagez-vous ?

Je renvoie nos lecteurs à l’édition du Quotidien pour les réponses. Précisons. Le Président de la République a ouvert un débat idéologique sur l’avenir de nos pays, 70 ans après le vote de la loi du 19 mars 1946, initié par nos aînés et non par Paris. Il va nous engager pour 20 ans. A La Reunion, le PCR a été, jusque maintenant, le seul parti politique à relever le défi du débat. Il est conforme à sa mission qu’il s’est donnée. Rappelez-vous des EGOM (Etats généraux de l’outre mer) lancé en pleine révolte sociale COSPAR, par un autre Président. Le débat est constant sur l’avenir de La Reunion.

Dans cette lutte idéologique, le PCR s’est imposé au niveau du constat. Tout le monde est d’accord pour dire que la situation ne peut plus durer. Les éléments exposés par le gouvernement et les chiffres publiés sont convergents. Cela fait un demi siècle que le PCR avait analysé ce qui devient une évidence partagée, aujourd’hui. Mais, une fois de plus, c’est l’analyse des causes structurelles qui fait défaut. Cela ne peut pas être traité en 30 secondes. Nos contributions font au minimum une vingtaine de pages.

Le PCR a présenté son analyse et fait des propositions cohérentes, tout en critiquant la poursuite de la politique néfaste d’intégration. Que sera le monde, l’Europe et la France, nos pays voisins dans un quart de siècle ? Le groupe des Conseillers des Outre-mer membres du CESE souligne à sa manière cette absence de vision à l’horizon 2040. Le CESE et le CESER notent le besoin d’un débat sur l’avenir.

À partir de ces insuffisances, le gouvernement fera voter des mesures pour bâtir sa plate-forme électorale 2017. Mais celles-ci se heurteront aux réalités structurelles et à ses conséquences : fin du quota sucrier et du prix garanti, Accords de Partenariat Economique (APE), Octroi de mer, sur-rémunération, pauvreté, emplois, logements, illettrisme etc

Sérieusement, qui a peur du débat et organise l’ignorance de la population ? Alors que l’avenir de La Reunion est en jeu, dans moins de 15 jours, la télévision publique n’a jamais donné la parole au PCR depuis un an que le sujet est sur le tapis. C’était pareil lors de la Cop21, pas une seule fois Paul Vergès qui préside l’ONERC depuis sa création, n’a été invité pour expliquer les enjeux de ce débat de fond. Par contre, l’antenne est grande ouverte pour nous salir. En guise de débat, va-t-on souscrire au seul point de vue du gouvernement ?

Ary Yée Chong Tchi Kan

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