Election présidentielle aux États-Unis : la déchéance d’un modèle

8 novembre 2016, par J.B.

C’est aujourd’hui que les citoyens des États-Unis sont appelés aux urnes pour élire leur prochain président. Aux États-Unis même, les commentateurs font état d’une campagne électorale qui a touché le fond du point de vue des arguments utilisés. Cela révèle une nouvelle étape dans la déchéance du modèle des États-Unis.

Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, les États-Unis avaient réussi à être les grands bénéficiaires de la nouvelle organisation du monde. Toutes les principales institutions internationales étaient sur son sol. De plus, les nouvelles institutions financières internationales étaient sous son contrôle, car pour le FMI et la Banque mondiale, les transactions se faisaient en dollars. La monnaie des États-Unis est alors devenue la seule référence, en particulier dans les cours des matières premières. Cela a permis à ce pays de vivre à crédit pour financer sa croissance, étant entendu que la domination du dollar permettait aux États-Unis de fixer la valeur réelle de leur dette.

La première résistance à cette domination est venue des pays exportateurs de pétrole. Quand le gouvernement des États-Unis a décidé de stopper la convertibilité du dollar en or. Ce fut le point de départ du premier choc pétrolier.

La seconde brèche est venue de la mondialisation ultra-libérale promue justement par les dirigeants des États-Unis. La domination du modèle des États-Unis s’est vue contrariée par la montée en puissance des pays émergents. Désormais, les gouvernements occidentaux, États-Unis en tête, sont maintenant à la traîne. Car cette émergence économique a changé la donne politique. L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) sont maintenant des moteurs d’une alternative qui se structure, comme en témoigne la création de la Banque de développement, et la réflexion autour d’une nouvelle organisation monétaire mondiale où les monnaies des pays émergents seraient un nouvel étalon.

Ce basculement du monde s’est confirmé lors de la ratification de l’Accord de Paris sur le climat. La Chine a devancé les Occidentaux, obligeant Washington à s’aligner et à accélérer la marche pour être capable de présenter aux côtés de la Chine son instrument de ratification du traité au secrétaire général de l’ONU.

La campagne de l’élection présidentielle aux États-Unis est un nouvel élément du déclin du modèle des USA. Les arguments échangés par les deux favoris sont d’un niveau très bas. Hilary Clinton est à la peine pour défendre le bilan de Barack Obama qui n’a pas été à la hauteur des espoirs annoncés lors de son investiture voici 8 ans. Donald Trump se distingue par ces attaques populistes, et met en garde contre des élections truquées s’il perd. Le monde entier est témoin du niveau de ce débat, où la démocratie ne sort pas grandie. Cette fois, c’est le système politique qui est présenté comme un modèle qui voit sa crédibilité sérieusement entamée.

J.B.

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